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Édition du vendredi 3 mai 2024
Politique
Bonsoir ! Chaque vendredi à 18 heures, la rédaction du « Monde » résume et décrypte dans votre boîte mail l’actualité politique de la semaine. Bonne lecture !

L’INFO DE LA SEMAINE


Elections européennes : derrière l’échappée solitaire du RN, le match entre Renaissance et la liste PS-Place publique

A cinq semaines des élections européennes, le Rassemblement national (RN) reste ancré à la première place, avec 32 % des intentions de vote, mais, derrière lui, un second match se dessine entre la liste Renaissance, conduite par Valérie Hayer, en baisse à 17 %, et celle du Parti socialiste et de Place publique, conduite par Raphaël Glucksmann, qui se hisse à 14 %, selon la quatrième vague de l’enquête réalisée par Ipsos, en partenariat avec le Cevipof, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde.

Lire l’analyse : Elections européennes : Bardella reste largement en tête, Glucksmann se rapproche du camp Macron

Caracolant en tête, Jordan Bardella, qui mène la liste du RN, ne prend même plus la peine de parler d’Europe, dans la droite ligne de son travail parlementaire inexistant à Strasbourg et à Bruxelles. Lors de son discours du 1er-Mai, à Perpignan, l’eurodéputé a ainsi rappelé deux promesses sans lien avec le scrutin du 9 juin : réserver les prestations sociales aux Français et renvoyer automatiquement les bateaux transportant des migrants qui accosteraient illégalement.

Lire aussi : Elections européennes : Jordan Bardella sonne la « mobilisation générale »… sans parler d’Europe

Les difficultés de Valérie Hayer à freiner la progression du RN se sont concrétisées, jeudi 2 mai, lors d’un débat avec M. Bardella sur BFM-TV, où elle n’a jamais vraiment réussi à déstabiliser son adversaire. Avec la dégringolade sondagière, Emmanuel Macron s’est d’ailleurs décidé à changer de tactique. Alors que le chef de l’Etat préconisait jusqu’à la mi-avril de ne pas mêler l’exécutif à un éventuel échec, il juge désormais indispensable de jeter toutes les forces macronistes dans la bataille. Le premier ministre, Gabriel Attal, a été sommé d’accepter de débattre face à M. Bardella.

Lire aussi : Elections européennes 2024 : la laborieuse campagne du camp Macron

En troisième position, Raphaël Glucksmann prospère, d’une part, sur la faiblesse de ses concurrents de gauche, et profite, d’autre part, de la droitisation d’Emmanuel Macron : les électeurs de centre gauche du chef de l’Etat ne se retrouvent plus vraiment dans le macronisme actuel. Enfin, M. Glucksmann fait tout simplement une bonne campagne, parlant d’Europe, ce que demande son électorat, privant ainsi la majorité présidentielle du quasi-monopole qu’elle avait en 2019, celui d’incarner le vote proeuropéen face au RN.

Lire l’analyse : Elections européennes : Raphaël Glucksmann enregistre une dynamique encore incertaine



L’IMAGE DE LA SEMAINE

Thomas Padilla / AP

D’après la Préfecture de police de Paris, quelque 18 000 personnes ont marché de la place de la République à celle de la Nation, soit six fois moins qu’en 2023, lors des manifestations du 1er-Mai. Des sources syndicales, elles, prétendent qu’il y avait 50 000 manifestants dans la capitale, mercredi. Sur l’ensemble du territoire, le ministère de l’intérieur dit avoir dénombré 121 000 femmes et hommes dans la rue, contre 800 000 l’année dernière. Là encore, la CGT avance un autre bilan, plus flatteur : « Plus de 210 000. » Des manifestations, placées sous le signe de la « justice sociale et de la paix », qui ont rassemblé une partie du peuple de gauche et beaucoup de militants, engagés dans des causes multiples : celle des travailleurs, mais aussi celle de la Palestine. Comme les années précédentes, des incidents ont éclaté à Paris. Des petits groupes d’individus, masqués et habillés en noir, s’en sont pris à des banques, à des commerces, à un restaurant McDonald’s et à du mobilier urbain. Selon un bilan provisoire, établi mercredi à 18 h 15, par la Préfecture de police, les forces de l’ordre ont procédé à 45 interpellations.

Lire aussi : Un 1ᵉʳ-Mai dominé par les critiques contre l’action de l’exécutif



LE CHIFFRE


6 et 7

Ce sont les rangs occupés par les anciens ministres de Nicolas Sarkozy, Nadine Morano et Brice Hortefeux, sur la liste du parti Les Républicains pour les élections européennes du 9 juin, conduite par François-Xavier Bellamy. Dans une liste à la peine dans les sondages, les places potentiellement éligibles sont comptées. Brice Hortefeux a senti le vent du boulet au nom du rajeunissement demandé par certains en interne. « Il faut renouveler à mort, sortir les Morano et Hortefeux », confiait un cadre du parti, récemment. Le message n’a pas été entendu. Avant eux, et derrière l’agricultrice Céline Imart (numéro 2) et le général Christophe Gomart (numéro 3), en quatrième et cinquième positions, deux inconnus : l’ancienne députée d’Ille-et-Vilaine Isabelle Le Callennec et Laurent Castillo, chirurgien niçois proche du patron du parti, Eric Ciotti. « Cette liste répond aussi à des équilibres régionaux, explique Mme Morano. Chez Les Républicains, nous avons des ancrages dans tous nos territoires et il nous semblait important que la Bretagne, le Sud-Est, l’Alsace et toutes les régions soient représentés. »

Lire aussi : Européennes : Nadine Morano et Brice Hortefeux sauvent une place éligible sur la liste des Républicains



LA PHRASE

« Le porte-parolat, ça reste un job difficile »

Marie Lebec, ministre déléguée chargée des relations avec le Parlement, à propos de Prisca Thevenot, porte-parole du gouvernement, au Monde.

Prisca Thevenot, porte-parole du gouvernement depuis le 11 janvier, vient de battre un record. A peine quatre mois après leur arrivée, huit de ses collaborateurs ont déjà quitté son cabinet, notamment son directeur, sa directrice adjointe et sa cheffe de cabinet. Six des démissionnaires ont accepté de parler au Monde et racontent une situation « intenable » : du « harcèlement moral », des « humiliations répétées ». Plus grave, ils rapportent des propos injurieux, que Prisca Thevenot nie, auprès du Monde, avoir tenus. Par ailleurs, plusieurs couacs de communication la fragilisent au sein de l’exécutif. C’est dans ce contexte que Marie Lebec la défend : « Il faut aussi reconnaître qu’elle est capable de monter au créneau », argue-t-elle encore. De fait, les qualités de « puncheuse » sur les plateaux télé de cette militante de la première heure, qui n’a pas froid aux yeux, sont régulièrement mises en avant pour justifier son ascension en Macronie.

Lire aussi : Gouvernement : tensions sur le cas de Prisca Thevenot, après une série de démissions



LE DÉCRYPTAGE

Pourquoi les élections européennes suscitent un intérêt inattendu chez les Français

Avec un taux d’abstention en baisse depuis 2014, le scrutin européen se distingue des autres élections. La crainte d’une sortie de l’Europe, le retour de la guerre sur le continent et une intrication des questions nationales et internationales ne sont pas étrangers à une relative mobilisation de l’électorat.

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LA SEMAINE POLITIQUE

Au Parlement européen, l’inaction du Rassemblement national

Durant cinq ans, la quasi-totalité des élus lepénistes ont laissé leurs homologues de l’extrême droite italienne tenter de briser le « cordon sanitaire » pour peser sur les textes. Faute de volonté et de compétences, mais aussi par stratégie politique.

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Déficit public : à l’Assemblée nationale, le RN et LFI confirment vouloir déposer une motion de censure avant les élections européennes

Sans enjeu, car sans vote, le débat d’orientation budgétaire qui s’est tenu au Palais-Bourbon, lundi 29 avril, a été l’occasion, pour les oppositions de gauche comme de droite, de fustiger l’incurie du gouvernement après le dérapage du déficit public à 5,5 % du PIB.

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Compte épargne-temps universel : Force ouvrière ne signe pas le projet d’accord

Cette décision, prise lundi 29 avril, affaiblit la légitimité du texte, qui avait été élaboré à l’issue d’une négociation entre les cinq principaux syndicats et l’Union des entreprises de proximité, la plus petite organisation patronale.

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L’exécutif embarrassé par l’accord sur les retraites signé à la SNCF

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, dit n’avoir « pas été averti » d’un accord passé avec les syndicats sur les fins de carrière, dénoncé par la droite, qui y voit un contournement de la réforme des retraites.

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Européennes : quand l’intelligence artificielle se mêle à la campagne

Manipulation de l’information, ingérences étrangères ou utilisation volontaire… la pratique n’est pas sans risque sur le scrutin.

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L’AGENDA


Samedi 4 mai

Elections européennes. Meeting d’Eric Zemmour, président de Reconquête !, à Ajaccio, à 15 heures. La tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts, Marie Toussaint, sera à 16 heures à Bordeaux.

Dimanche 5 mai

Elections européennes. Débat avec les sept candidats et têtes de liste aux élections du 9 juin dans « Le Grand Jury » sur RTL.

Lundi 6 mai

Elysée. Dîner d’Etat donné par Emmanuel Macron à l’occasion de la visite à Paris du président chinois, Xi Jinping.

Mardi 7 mai

Assemblée nationale. Examen en commission des lois du projet de loi constitutionnelle, déjà adopté par le Sénat, portant modification du corps électoral pour les élections au congrès et aux assemblées de province de la Nouvelle-Calédonie.

Elections européennes. Meeting de Valérie Hayer, tête de liste pour la majorité présidentielle, à la Mutualité, à Paris.

Mercredi 8 mai

Elysée. Emmanuel Macron en déplacement à Marseille, pour l’arrivée de la flamme olympique.




DÉBATS ET IDÉES

Exclusion d’Alain Policar du Conseil des sages de la laïcité : « Cet acte d’autorité interroge sur l’état des mœurs démocratiques »

Un collectif de plus de 130 personnalités du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche apporte, dans une tribune au « Monde », son soutien au sociologue, démis de ses fonctions par la ministre de l’éducation nationale, Nicole Belloubet, à la suite de propos rapportés par RFI.

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L’AUTRE SUJET DE LA SEMAINE

Heures supplémentaires : face au tollé, le gouvernement annule les suppressions annoncées dans les collèges et lycées pour 2024

Le ministère de l’éducation nationale a déclaré, mercredi dans un communiqué, avoir décidé avec Matignon que les moyens seraient maintenus. La mesure d’économies, inédite, de ces retraits en cours d’année scolaire et sans concertation, allait avoir un impact, notamment sur les remplacements ou l’aide aux devoirs.

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Le premier ministre, Gabriel Attal, et la ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, Nicole Belloubet, lors d’une visite au collège Mathurin-Régnier, à Chartres, le 14 mars 2024. GUILLAUME SOUVANT / AFP

Le ministère de l’éducation nationale n’avait pas communiqué sur la réduction des enveloppes d’heures supplémentaires dans les établissements à partir de cette fin d’année scolaire, que plusieurs rectorats avaient annoncée, lundi 29 et mardi 30 avril. Mais, face au tollé retentissant, c’est bien lui qui a promptement fait savoir, dans un communiqué envoyé mercredi 1er mai, que la ministre Nicole Belloubet avait « donné instruction pour que, dès [jeudi], les académies recouvrent les moyens budgétaires initialement notifiés afin de poursuivre l’attribution d’heures supplémentaires dans les établissements ».

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