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Édition du vendredi 26 avril 2024
Politique
Bonsoir ! Chaque vendredi à 18 heures, la rédaction du « Monde » résume et décrypte dans votre boîte mail l’actualité politique de la semaine. Bonne lecture !

L’INFO DE LA SEMAINE


Dans son discours de la Sorbonne, Emmanuel Macron plaide pour une « Europe puissance »

« L’Europe peut mourir », a martelé Emmanuel Macron, depuis la Sorbonne à Paris, jeudi 25 avril, où il est revenu, sept ans après son premier discours dans cette enceinte, livrer sa vision de l’Union européenne. Le président de la République a décrit un Vieux Continent attaqué sur ses fondamentaux, alors que la guerre en Ukraine se déroule à sa frontière, que la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine risque de le marginaliser, que les transitions écologique et numérique aiguisent les rivalités dans le monde et que les « attaques contre nos démocraties libérales » se multiplient. « Pour permettre à l’Europe de ne pas disparaître, a poursuivi le chef de l’Etat, il faut répondre par la puissance, la prospérité et l’humanisme. » Deux heures durant, il a tenté d’illustrer son propos. Une façon d’entrer en campagne, tout en faisant mine d’ignorer les enjeux électoraux.

Lire aussi : Discours de la Sorbonne : à quarante-cinq jours des élections, les grandes ambitions de Macron pour l’Europe

Au QG de campagne de la tête de liste du camp présidentiel, Valérie Hayer, l’intervention de M. Macron était attendue. Depuis plusieurs semaines, les troupes se relaient pour répéter que « la campagne n’a pas réellement démarré ». Pour autant, les sondages de la semaine du 15 avril, faisant descendre Mme Hayer pour la première fois à 16 % d’intentions de vote, ont été interprétés comme un « signal ». Le « discours de la Sorbonne 2 » doit permettre de faire la « bascule », avant une accélération de la campagne à partir du 7 mai, date d’un grand meeting parisien à la Mutualité.

Lire aussi : Elections européennes 2024 : Emmanuel Macron attendu pour relancer la campagne de Valérie Hayer

Grillant la politesse à Emmanuel Macron, Raphaël Glucksmann a lancé, le 24 avril, les grandes lignes de son programme : « Je viens vous parler de cette puissance européenne qui peut, qui doit, qui va naître du chaos actuel. » Tout au long de son intervention, la tête de liste du Parti socialiste et de Place publique a vanté les mérites d’une Europe « souveraine », reprenant là aussi une thématique chère au chef de l’Etat.

Lire aussi : Elections européennes 2024 : à Strasbourg, Raphaël Glucksmann attaque le bilan d’Emmanuel Macron



L’IMAGE DE LA SEMAINE

Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement national, et Saidali Boina Hamissi, délégué départemental du parti à Mayotte, le 20 avril 2024, à Mamoudzou. MAÏWENN LE GOFF

Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN), ici à Mamoudzou en compagnie de Saidali Boina Hamissi, délégué départemental du parti d’extrême droite à Mayotte, le 20 avril, a effectué une visite de deux jours dans l’île, les 20 et 21 avril, pour y dénoncer le « chaos [qui] s’est installé » et accuser le gouvernement d’avoir « abandonné » ses habitants. Elle en a profité, dimanche 21 avril pour annoncer une décision « historique », celle de placer « pour la première fois » un Mahorais, en l’occurrence M. Hamissi, sur la liste du RN aux élections européennes. Une candidature aussi inédite qu’éphémère. M. Hamissi a déjà été retiré de la liste RN, a révélé Franceinfo, mercredi 24 avril. En cause : des propos « racistes et conspirationnistes » qu’il a tenus, révélés par Libération, lundi. En septembre 2017, il qualifiait de « vermines » et de « cafards » des habitants comoriens d’un quartier de Mamoudzou.

Lire aussi : Elections européennes 2024 : le RN se débarrasse de son candidat à Mayotte, auteur de propos racistes



LE CHIFFRE


15

C’est le nombre de lignes que comptera chaque bulletin de salaire, au lieu de cinquante-cinq actuellement, en 2027. Cette mesure fait partie de la série de dispositions visant à lutter contre l’« excès de normes ». Une vaste consultation en ligne auprès des chefs d’entreprise, lancée par Bercy, a permis d’identifier les réglementations les plus « irritantes ». En sont sorties une cinquantaine de mesures. Certains nourriront un projet de loi, examiné au Sénat à partir du 3 juin. Outre la modification des fiches de paie, on peut citer la suppression des formulaires Cerfa d’ici à 2030, la division par deux du code de commerce et la suppression de l’obligation de déclaration d’un salarié en arrêt maladie. Le champ de la commande publique doit, lui aussi, faire l’objet d’un toilettage. Bercy veut créer « une plate-forme unique pour tous les marchés publics, pour l’Etat, les opérateurs, les hôpitaux, la Sécurité sociale », où les entreprises pourront s’enregistrer, a détaillé le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, devant des journalistes, mardi 23 avril.

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LA PHRASE

« Si j’étais parlementaire, oui, je voterais le projet de loi sur la fin de vie »

Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental, au « Monde ».

Alors que l’Assemblée nationale a commencé à examiner le projet de loi sur la fin de vie en commission spéciale, lundi 22 avril, Emmanuel Macron doit intervenir, vendredi 26 avril, à 18 heures, devant la convention citoyenne sur la fin de vie, réunie pour une ultime séance au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Plus d’un an après la remise des travaux des citoyens membres de la convention, le chef de l’Etat reviendra auprès d’eux pour « expliquer le cheminement ayant conduit à la définition d’un “modèle français de la fin de vie” ». Selon Thierry Beaudet, président du CESE depuis 2021, la convention a vraiment joué un « rôle de pierre angulaire du débat national sur la fin de vie » et « donné le ton ». « Les débats ont montré que les lignes peuvent bouger (…), que l’on pouvait d’une certaine manière refroidir des passions brûlantes. » Il se déclare personnellement favorable au projet de loi : « Je considère que pouvoir choisir sa fin de vie est un progrès. A fortiori, parce que cette possibilité ne retranche rien à celles et ceux qui ne parviennent pas à l’envisager pour eux-mêmes. »

Lire l’entretien : Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental : « La convention citoyenne sur la fin de vie a donné le ton »



LE DÉCRYPTAGE

Les pistes d’Eric Woerth pour une nouvelle étape de décentralisation

Le député Renaissance de l’Oise, qui doit rendre son rapport à Emmanuel Macron le 3 mai, réfléchit à revoir le financement des collectivités et à revenir au conseiller territorial, une mesure imaginée par Nicolas Sarkozy en 2010.

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LA SEMAINE POLITIQUE

Assurance-chômage : le gouvernement garde la main face aux partenaires sociaux

Lundi, le ministère du travail a annoncé qu’il prendra, dans quelques semaines, un décret pour déterminer les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi applicables « à partir du 1er juillet prochain ».

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A Sciences Po Paris, Jean-Luc Mélenchon tente de se justifier après les polémiques

Le fondateur de La France insoumise est revenu, sans les retirer, sur ses propos ayant comparé le président de la faculté de Lille au nazi Adolf Eichmann. Il a pris soin de ne pas s’en prendre à la gauche, alors qu’il est désormais attaqué dans son propre camp.

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Violence des mineurs : à la Guadeloupe, un couvre-feu loin de traiter les problèmes de fond

Dans la région de Pointe-à-Pitre, un couvre-feu a été ordonné par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, pour venir à bout de la délinquance juvénile, en recrudescence dans l’île. La mesure, qui a pris effet lundi, est jugée insuffisante par les acteurs de terrain.

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Les maires s’inquiètent de voir leurs policiers « aspirés » par le dispositif de sécurité des JO

Pour rassurer les élus, notamment ceux qui, en zone touristique, redoutent l’arrivée annoncée massive de Parisiens fuyant les Jeux olympiques cet été, le ministère de l’intérieur assure que ni les policiers ni les gendarmes ne pourront prendre de congés.

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« Pacte nickel » en Nouvelle-Calédonie : les militants indépendantistes dénoncent un nouveau « pacte colonial »

La proposition de loi organique visant à restituer provisoirement la compétence nickel à l’Etat est considérée comme un casus belli par le monde indépendantiste, qui considère le nickel comme l’un des principaux vecteurs de l’accession à la pleine souveraineté.

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L’AGENDA


Lundi 29 avril

Elections européennes. Réunion de l’état-major du parti Les Républicains pour décider de qui se tiendra en haut de la liste menée par François-Xavier Bellamy.

Mardi 30 avril

Assemblée nationale. Débat d’orientation et de programmation des finances publiques.

Mercredi 1 er mai

Rassemblement national. Réunion publique de Jordan Bardella et Marine Le Pen, à Perpignan (Pyrénées-Orientales).
Elections européennes. Date limite pour l’inscription en ligne sur les listes électorales (le vendredi 3, en mairie).

Jeudi 2 mai

Elections européennes. Débat, à 21 heures sur BFM-TV, entre les têtes de liste Jordan Bardella (Rassemblement national) et Valérie Hayer (Renaissance).




DÉBATS ET IDÉES

L’appel de 70 présidents d’établissements d’enseignement supérieur : « Les universités ne doivent pas être instrumentalisées à des fins politiques »

« Faire vivre le débat suppose qu’il soit protégé », soulignent les dirigeants des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, qui défendent, dans une tribune au « Monde », l’autonomie des « bastions démocratiques » que sont les universités.

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L’AUTRE SUJET DE LA SEMAINE

Menaces sur l’emploi : moins d’embauches et moins de CDI en 2024, prévoit France Travail

L’enquête sur les besoins en main-d’œuvre, qui interroge les employeurs sur leurs projets de recrutement pour l’année à venir, pointe un net fléchissement de l’envie d’embaucher. Malgré ce recul, le marché de l’emploi reste très dynamique, encore au-dessus des niveaux d’avant Covid-19.

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A l’usine de joaillerie de luxe Orest, une filiale de LVMH, à Saint-Die-des-Vosges, le 6 mars 2024. FREDERICK FLORIN / AFP

C’est une baisse. La deuxième d’affilée et, cette fois, elle est franche. Les intentions d’embauche ont reculé de 8,5 % en 2024 (2,78 millions) par rapport à 2023 (3,03 millions), selon les résultats de l’enquête annuelle de France Travail sur les besoins en main-d’œuvre des entreprises. Cette étude annuelle de l’ex-Pôle emploi, présentée mercredi 24 avril et réalisée avec le concours du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) entre octobre et décembre 2023, est un baromètre annuel de l’emploi très attendu et très approfondi. Il porte sur 24 secteurs d’activité et 2,4 millions d’établissements, dont 426 000 ont répondu.

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