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lundi 22 avril 2024
Chaleur humaine
Parce qu’on en a de plus en plus besoin, retrouvez, tous les lundis soir, notre sélection de nouvelles réconfortantes, d’étincelles d’espoir, de portraits inspirants, publiés par la rédaction du Monde.
Le partage des eaux
3 décembre 2023, Brassac, Ariège, France. Reportage sur la "Maison autonome en eau" de David Prault et sa compagne, à Brassac en Ariège. Reportage sur la "Maison autonome en eau" de David Prault et sa compagne, à Brassac en Ariège.

Vous avez l’impression qu’il a plu tous les jours sans discontinuer ? Les précipitations ont été « exceptionnelles » sur la France en mars, explique Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France, après la publication, le 3 avril, du bilan climatique du mois. Sur une grande partie du Sud-Est, les pluies se sont révélées quatre à six fois plus élevées que la normale, battant les records historiques. A l’échelle nationale, l’excédent pluviométrique a atteint environ 85 %, soit le cinquième mois de mars le plus arrosé depuis le début des mesures en 1958.

Conséquence logique : l’état des nappes phréatiques s’est amélioré en France, sauf en Languedoc-Roussillon. La situation est beaucoup plus favorable qu’en mars 2023, quand 75 % des niveaux étaient sous les normales. Mais comme du côté de Perpignan, le printemps n’a que très peu soulagé les réserves hydriques de la région voisine catalane. Le niveau des réservoirs d’eau qui approvisionnent Barcelone est remonté, mais il reste extrêmement bas à la veille des mois les plus chauds de l’année. Pour remédier à l’urgence, huit dessalinisateurs mobiles devraient être installés, dès le mois de juin, sur la Costa Brava afin d’approvisionner treize communes de l’Emporda, de Portbou à Castello d’Empuries en passant par Cadaqués.

Le dessalement de l’eau de mer est une technologie en plein essor. En 2022, près de 22 800 installations ont fourni dans le monde environ 110 millions de mètres cubes d’eau par jour, selon l’International Desalination and Reuse Association. Mais les rejets de ces usines, une saumure particulièrement concentrée en sel et en divers produits utilisés lors des traitements, sont finalement déversés en mer, posant des problèmes supplémentaires sur le plan environnemental.

La consommation excessive d’eau potable pour tout et n’importe quoi, qui s’ajoute aux sécheresses à répétition, avec leur cortège d’interdictions, et les alertes sur la pollution des nappes phréatiques persuadent de plus en plus de Français d’équiper leur maison pour récupérer l’eau de pluie, voire la rendre potable pour la consommer. Une installation vertueuse, mais coûteuse et techniquement délicate.

« Un patrimoine à sauvegarder »

L’eau de pluie, sujet inflammable ! Les mégabassines des agriculteurs l’ont déjà prouvé : « La question de l’eau devient un sujet politique en France. Sa raréfaction en fait un enjeu, et l’on assiste à une petite hystérisation du débat », observe Bertrand Gonthiez, auteur de Récupérer et utiliser l’eau de pluie (Eyrolles, 2009).

A mesure que l’eau devient plus rare, plus polluée et plus destructrice, de nombreuses collectivités choisissent de la considérer de nouveau comme un bien commun en municipalisant les services relevant de sa gestion, relève Christophe Defeuilley, économiste, dans une tribune au Monde : « L’eau a vocation à devenir un patrimoine à sauvegarder, à être gérée avec précaution, dans le respect des besoins et des attentes de toutes les catégories d’usagers et avec leur participation active. Et ce dans une démarche de très long terme, de reconnexion avec des milieux naturels restaurés, d’implication citoyenne. »

De quoi s’intéresser à des régions jusqu’alors pas très à la mode : la Creuse et son climat océanique correspondaient par exemple aux critères que Pascal et Amélie, un couple savoyard, avaient renseignés sur le site Vivrovert, dont les cartes interactives orientent les urbains vers de nouveaux lieux de vie. Ils se sont installés à Fursac, près de La Souterraine. Le puits, sur le terrain, n’a jamais fait défaut, même au plus sec de l’été. « Sinon, on a notre arrosage automatique : tous les trois jours, il pleut », se réjouit Amélie. Le maire de Fursac a été débordé par la demande, et a mesuré l’atout climatique de la Creuse : « C’est vrai qu’a l’été 2023, sur les cartes météo, tout le monde était en alerte orange canicule sauf nous, en jaune, au milieu. »

Bonne lecture, et à lundi prochain.

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Elle relie son intérêt précoce pour la traduction à la pratique du latin à partir de la 6e et sa passion de l’anglais aux déhanchés de Mick Jagger (on résume). Son premier texte lui est confié, un peu par hasard, par un ami. Celui-ci, terminant sa thèse et habitué à traduire des textes d’histoire, n’avait pas le temps de s’atteler à un gros ouvrage et lui a proposé de le remplacer. « Je ne savais pas si j’en étais capable, mais j’ai dit oui. Et je me suis lancée – dans la foulée, j’ai appris à taper à la machine. »

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Revolution des Oeillets; (add.info.: Demonstration in Lisbon Portugal during the Carnations Revolution may 01, 1974 end of the Salazar's regime
1er mai 1974, manifestation a Lisbonne Portugal pendant la Revolution des Oeillets (25 avril 1974), fin du regime de Salazar)

Anniversaire d’une révolution joyeuse. C’est une version moderne de La Liberté guidant le peuple, le célèbre tableau d’Eugène Delacroix inspiré de la révolution de juillet 1830, à Paris. Une fourgonnette a remplacé la barricade, mais la pyramide humaine est là, en liesse. Le drapeau aussi, brandi par les Portugais telle la Marianne de la toile. Dans ce cliché pris le 1er mai 1974 dans les rues de Lisbonne par le photographe franco-haïtien Gérald Bloncourt (1926-2018), c’est bien de liberté qu’il s’agit. Mais aussi d’un peuple. Quelques jours plus tôt, aux premières heures du 25 avril, l’armée portugaise lance un coup d’Etat contre le régime dictatorial, en voie de déliquescence, instauré en 1933 par Antonio de Oliveira Salazar (mort en 1970). Or rien ne se passe comme prévu. Au lieu de se terrer chez elle, la population descend dans la rue et va au-devant des soldats. A l’approche du marché aux fleurs, elle s’empare de brassées d’œillets pour les distribuer aux militaires insurgés, lesquels ne tarderont pas à les enfiler dans le canon de leur fusil. (Photo Gérald Bloncourt/Bridgeman Images).