| Édition du samedi 25 mai 2024 | | Portraits de créateurs, objets d’intérieur, rêves d’évasion, recettes inspirées… Parce que le goût n’est pas qu’une affaire d’esthétique, retrouvez chaque samedi l’actualité de la mode, du design, du voyage, de la gastronomie, racontée autrement. | AVANT-GOÛT | Ils font la joie des enfants (et les affaires des dentistes), terrorisent les parents, mais ont inspiré tant de refrains entêtants. Les bonbons, « c’est tellement bon », chantait Jacques Brel en 1963 pour évoquer de fragiles amours adolescentes. Tandis que les Chordettes comparaient ces premiers émois à des sucettes, en 1958, avec la bluette Lollipop. Peu après, Nancy Sinatra vantera les vertus apaisantes d’un autre type de confiseries dans la ballade Sugar Town (1966) – une ode au LSD –, un an avant le Lucy in the Sky with Diamonds des Beatles et ses « marshmallow pies ». John Lennon disait d’ailleurs à propos de son hymne utopiste Imagine (1971) qu’un message passait mieux une fois « enrobé de miel ». Plus subversif qu’il n’y paraît, le sucre a inspiré une autre artiste, Maayan Zilberman, dont la journaliste Marie-Salomé Peyronnel dresse le portrait dans notre « goût de cœur » de la semaine. Cette New-Yorkaise aux faux ongles aussi rouges que ses lèvres n’est ni chanteuse ni musicienne, encore moins pâtissière. Elle exprime sa créativité en considérant le saccharose comme une matière vivante qu’elle modèle à coups de chalumeau pour en faire de délicates sculptures. Fleurs, papillons, cristaux noirs, parts de pizza, escarpins à talon aiguille… habitent son univers coloré et sucré, dénué de toute mièvrerie. A l’image de ces pâtissiers qui le travaillent comme du verre ou ceux qui s’inspirent de la joaillerie pour leurs desserts, Maayan Zilberman exploite la brillance et la transparence du sucre pour ses créations. Sauf qu’elles ne sont pas faites pour être mangées, mais pour décorer, ornementer, taper dans l’œil, interloquer, donner matière à réflexion… à travers des bijoux et des objets conceptuels. D’irrésistibles pièces chargées en glucose, à contre-courant des pâtisseries actuelles, que l’on peut dévorer des yeux sans craindre l’overdose. | |
GOÛT DE CŒUR | | Samantha Casolari pour M Le magazine du Monde | Maayan Zilberman, créatrice de joyaux à croquer Marie-Salomé Peyronnel Article réservé aux abonnés Portrait|Si l’artiste new-yorkaise chérit autant le sucre, c’est moins pour son goût que pour sa brillance et sa transparence grâce auxquelles elle façonne des pièces miniatures sophistiquées, prisées par le milieu de la mode. Des chapelets spectaculaires en sucre dorés à la feuille et parfumés au champagne conçus pour une fête Versace, des grottes de cristaux noirs dévoilées lors du lancement d’une collaboration entre Riccardo Tisci et Nike, des bijoux couronnés de fraises à croquer pour l’ouverture de la nouvelle boutique Tory Burch, à Los Angeles… Avec ses installations en caramel mi-punk mi-féeriques et sa marque de confiseries Sweet Saba, l’artiste Maayan Zilberman déploie un univers sucré dénué de toute mièvrerie qui emballe le monde de la mode outre-Atlantique. | Lire la suite | | | Dans un monde incertain soutenez un journalisme fiable |
LE PODCAST DE LA SEMAINE | podcast | Le Goût de M | Marion Mailaender : « En décoration, c’est comme en musique, on fait du sample, on prend des morceaux qu’on assemble pour créer quelque chose de nouveau » | La présidente de la Design Parade 2024, qui aura lieu en juin à Toulon, est l’invitée cette semaine du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes. | ![](https://img.lemde.fr/2024/05/21/0/0/3543/2362/200/200/100/0/411443f_1716296528538-128-marion-mailaender.jpg) | | Le Goût de M Marion Mailaender : « En décoration, c’est comme en musique, on fait du sample, on prend des morceaux qu’on assemble pour créer quelque chose de nouveau » 24 mai 2024 Écouter l'épisode | | | Au bord de la mer, dans le quartier de la Vieille-Chapelle à Marseille, Marion Mailaender nous ouvre les portes de sa maison au jardin lumineux et à la salle de bain spacieuse – « [s]a pièce préférée ». Après vingt-trois ans à Paris, la designer et architecte d’intérieur a vendu tous ses meubles et quitté son appartement pour un retour aux sources. Dans le 8e arrondissement de la cité phocéenne, elle a grandi dans une famille où « personne n’est artiste ». Son père comptable et sa mère dermatologue lui transmettent toutefois un goût pour le design et les objets. De son enfance, elle garde des souvenirs d’espaces qui l’entourent : l’architecture singulière de la Cité radieuse, les tomettes au sol de sa maison d’enfance, la salle de bain kitsch aux robinets vert pomme de sa tante… | Retrouver tous les épisodes | |
AILLEURS SI J’Y SUIS | | OT ASTURIAL PARAÌSO NATURAL | La côte asturienne, de pics en criques Bénédicte Boucays Article réservé aux abonnés Reportage|Le train qui parcourt le nord de l’Espagne permet de découvrir des villages à flanc de falaise, des montagnes verdoyantes, des palais baroques et des plages idylliques. Un voyage à lente allure entre les pins et la mer turquoise. | Lire la suite | | | Vos retours nous intéressent Partagez votre avis sur cette newsletter avec la rédaction du Monde |
HISTOIRES DE GOÛT Que faire à Paris et en Ile-de-France ? Chez David Batty, le Sud bon comme du bon pain Entre recettes à l’accent sudiste et coffee shop, La Boulangerie méditerranéenne souffle un air de vacances sur la ville de Montrouge, dans les Hauts-de-Seine. Le créateur de ce lieu ensoleillé est un ex-journaliste gastronomique qui a voulu changer de vie. Lire la suite | Voyage A Porto-Vecchio, un hôtel familial haut perché Dans le cœur battant de la cité génoise, un petit établissement tenu par trois sœurs s’est offert une nouvelle jeunesse. Son vaste toit-terrasse offre un panorama privilégié sur le golfe et les montagnes environnantes. Lire la suite | Une histoire de... « Ils se parlaient toujours beaucoup de leurs enfants, après, au lit, allongés nus et essorés, l’un à côté de l’autre » Chaque vendredi, la romancière Aude Walker imagine une fiction autour d’un objet, d’un plat, d’un lieu. Cette semaine, un poisson rouge est offert à une fillette, pour conjurer sa peur bleue de la mer. Lire la suite | Design & déco Guillaume Delvigne, designer : « On vient moins chercher votre griffe que votre œil et votre expertise » Des meubles en bois massif pour Ligne Roset, un fauteuil club pour Berluti, un pilulier ou une gourde pour Lexon… L’éclectique créateur de 44 ans multiplie les projets petits et grands, entre éditeurs industriels et marques émergentes, passion et pragmatisme. Lire la suite | | | | | |