| | | Édition du samedi 20 avril 2024 | | | | Portraits de créateurs, objets d’intérieur, rêves d’évasion, recettes inspirées… Parce que le goût n’est pas qu’une affaire d’esthétique, retrouvez chaque samedi l’actualité de la mode, du design, du voyage, de la gastronomie, racontée autrement. | | AVANT-GOÛT |
« Partout, l’or éclate – partisans du minimalisme s’abstenir », prévient la journaliste Sophie Abriat, qui s’est rendue à l’inauguration de l’exposition « Dal Cuore alle Mani : Dolce & Gabbana », qui se tiendra jusqu’au 31 juillet au Palazzo Reale de Milan, notre Goût de cœur de la semaine. Un lieu fastueux pour accueillir deux cents pièces de haute couture et de haute joaillerie issues des « Alta Moda », ces semaines de défilés de la maison Dolce & Gabbana qui se déroulent chaque année depuis 2012 dans une ville ou une région de la Botte, comme l’an dernier dans les Pouilles. Ces 5 et 6 avril, jours d’ouverture de la manifestation, ce sont des journalistes du monde entier, des stars hollywoodiennes, et parmi eux, détonnant mais omniprésent, un prêtre en soutane, ami de longue date des designers Stefano Gabbana et Domenico Dolce, qui ont arpenté les dix pièces du palais musée milanais où sont exposées les tenues luxueusement ouvragées et brodées à la main, le clou du spectacle… Issus des archives couture de la marque, ces vêtements ostentatoires au baroquisme assumé, bien loin de la tendance du quiet luxury, ce luxe discret à laquelle d’autres maisons italiennes comme Fendi et Ferragamo s’étaient converties en 2023, racontent des pièces « sexy, avec une forte dose d’érotisme, où le sacré et le profane se rencontrent », selon la définition qu’en donnaient les couturiers lors d’Alta Moda, à Syracuse, en 2022. La formule pourrait sans peine s’appliquer à chaque collection de Dolce & Gabbana, tant la lingerie, la robe de dentelle noire, les fleurs, le motif léopard et surtout les accessoires religieux – crucifix, tiares, chapelets et cœurs sacrés – sont emblématiques de la plus italienne des marques de mode italiennes. On ajoutera évidemment l’influence de la Sicile, pour la noirceur solaire, les couleurs vives et la flamboyance d’un folklore artisanal richement revisité, le catholicisme, mais aussi le cinéma italien et italo-américain, avec ses figures d’Italiennes éternelles, tout droit sorties de l’univers d’un Scorsese, de la saga du Parrain de Coppola et, avant eux, de Luchino Visconti, dont une robe à corset inspirée de celles de Claudia Cardinale dans Le Guépard (1961) a une salle d’exposition attitrée… « C’est more is more is more », confie le producteur de l’exposition. Car l’amore de la mode est sans limite. | |
| GOÛT DE CŒUR |  | Martina Maffini pour M Le magazine du Monde
| | A Milan, les icônes de mode de Dolce & Gabbana Sophie Abriat  Article réservé aux abonnés Reportage|Le Palazzo Reale expose deux cents pièces de haute couture et de haute joaillerie signées Stefano Gabbana et Domenico Dolce. Hommage flamboyant à l’artisanat d’art de la Péninsule, l’« Alta Moda » explore le patrimoine italien et sa riche imagerie religieuse. | Lire la suite  | | | | Dans un monde incertain
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