| Édition du samedi 23 mars 2024 | | Portraits de créateurs, objets d’intérieur, rêves d’évasion, recettes inspirées… Parce que le goût n’est pas qu’une affaire d’esthétique, retrouvez chaque samedi l’actualité de la mode, du design, du voyage, de la gastronomie, racontée autrement. | AVANT-GOÛT | Recycler, retoucher, réparer… A l’image de la nature qui renaît en ce printemps, on se dit qu’il est peut-être temps de redonner vie aux choses qui nous tenaient à cœur. Cette seconde vie est le thème du supplément Le Goût de M, en kiosque ce week-end. Un thème qui suppose « la seconde main, bien sûr, mais aussi le surcyclage, le réemploi des matières, le retour dans la lumière de pièces délaissées, la réinvention des lieux, des choses, des parcours professionnels… La seconde vie comme une seconde chance, en somme », écrit dans son édito Sabine Maida, responsable des pages lifestyle de M Le magazine du Monde et coordinatrice de ce supplément. « Faire du neuf avec du vieux », telle est la philosophie de l’upcycling (littéralement, « surcyclage »), un terme inventé en 1994 par Reiner Pilz, un ingénieur allemand reconverti en architecte d’intérieur, pour évoquer un produit usagé et inutilisé auquel on ajoute de la valeur en le transformant. Il y a là la volonté d’ennoblir quelque chose que l’on croit destiné à la poubelle, en lui apportant un supplément d’âme. Mais aussi de rendre unique une pièce par la main de l’homme, dans un contexte de production en série. A l’instar de ces jeunes designers, soucieux d’écologie, qui trouvent l’inspiration grâce aux déchets et repensent ainsi leur métier. Ou encore cette nouvelle vague de céramistes, d’Eugénie Crétinon à Karen Swami, qui remettent au goût du jour l’art du kintsugi, une méthode ancestrale japonaise de réparation de porcelaines ou de céramiques, à l’aide de laque végétale saupoudrée d’or. La mode, aussi, aime valoriser les fêlures et autres rebuts. Ainsi du créateur belge Martin Margiela qui, dès les années 1980, imaginait une robe de soirée à partir d’un tablier de boucher en cuir, ou de la créatrice française Marine Serre, qui a fait de l’upcycling une véritable philosophie au centre de son travail. Comme le prouve cette chemise et jupe, en lin régénéré imprimé « calendriers », qui illustrent merveilleusement notre « goût de cœur ». « Rien ne se perd, tout se transforme », y compris les chansons, qui revivent grâce aux reprises. Comme celles qui seront interprétées lors du concert particulier avec Camélia Jordana, Ichon, ou Alex Beaupain, en point d’orgue du Goût de M Festival. Un événement mêlant mode, design, gastronomie, artisanat et culture, entièrement placé sous le signe de la seconde vie lui aussi, qui se tient aujourd’hui et demain à l’Ecole Duperré, à Paris. Une parfaite occasion de célébrer le printemps. | |
GOÛT DE CŒUR | | Jean Marques pour M Le magazine du Monde. Stylisme Laëtitia Leporcq | En mode, upcycler pour mieux créer Margaux Krehl Chronique|Apparu en 1994 dans la bouche d’un architecte allemand, le terme « upcycling » désigne l’art de faire du neuf avec du vieux. Le créateur belge Martin Margiela fut l’un des pionniers de cette tendance aujourd’hui synonyme d’une mode plus responsable. | Lire la suite | | | Dans un monde incertain soutenez un journalisme fiable |
LE PODCAST DE LA SEMAINE | podcast | Le Goût de M | Paolo Roversi : « Il y a beaucoup d’images qui ne servent à rien aujourd’hui, je trouve ça dangereux » | Le photographe italien, exposé jusqu’en juillet au Palais Galliera, à Paris, est l’invité cette semaine du podcast « Le Goût de M », en accès libre dès le vendredi sur toutes les plateformes. | | | Le Goût de M Paolo Roversi : « Il y a beaucoup d’images qui ne servent à rien aujourd’hui, je trouve ça dangereux » 22 mars 2024 Écouter l'épisode | | | Le photographe âgé de 76 ans, dont le travail est exposé jusqu’au 14 juillet au Palais Galliera, à Paris, nous reçoit dans son studio au sein d’un immeuble moderne du 14e arrondissement, à deux pas de la porte d’Orléans. Paolo Roversi évoque son enfance heureuse à Ravenne en Italie auprès d’un père médecin et d’une mère au foyer qui lui transmet le goût de la beauté. Très jeune, il s’intéresse au football puis à la poésie, de Pétrarque à Montale, se passionne pour Pasolini, Antonioni et les écrivains de la Beat Generation. Après avoir monté son studio, il se met à la photo de mode sous l’influence d’Helmut Newton ou Guy Bourdin. Il parle de son rapport poétique aux images et à la réalité et de l’importance d’avoir une émotion au moment du déclic. Et des artistes et modèles qui l’ont inspiré. | Retrouver tous les épisodes | |
AILLEURS SI J’Y SUIS | | SEBASTIEN DOUTARD / VILLE D’ÉVIAN | Evian se pique de Belle Epoque Pierre Sorgue Article réservé aux abonnés Reportage|La ville des bords du lac Léman restaure son patrimoine Art nouveau, témoin de l’âge d’or du thermalisme. Le casino, les palaces et le funiculaire de 1913 permettent ainsi de s’immerger dans une ère d’opulence au raffinement exquis. | Lire la suite | | | Vos retours nous intéressent Partagez votre avis sur cette newsletter avec la rédaction du Monde |
HISTOIRES DE GOÛT Mode Jean Paul Gaultier : « J’ai toujours été flatté quand j’étais copié » A 71 ans, le (faux) retraité de la mode invite des créateurs à revisiter ses archives pour ses collections haute couture. Une manière pour ce trublion des années 1980, indissociable des corsets et des marinières, de rester dans le jeu. Lire la suite | Gastronomie Les palettes de saison de Lola Périer Il y a cinq ans, la jeune femme a plaqué sa vie de Parisienne, son métier d’agente de comédiens, pour commencer son potager. Dans son exploitation des Yvelines, elle cultive des légumes rares et vient de publier un livre qui célèbre sa passion. Lire la suite | Une histoire de... « Le lundi matin, leurs deux corps épuisés par le devoir se retrouvent, fusionnent, mutent et se régénèrent, dans les draps de microscopiques chambres de minuscules hôtels » Chaque vendredi, la romancière Aude Walker imagine une fiction autour d’un objet, d’un plat, d’un lieu. Cette semaine, une grande roue, deux amants et la litanie des rendez-vous clandestins. Lire la suite | Mode Jean Laumet, tailleur de jeans à l’ancienne Dans son atelier, à Lille, cet artisan répare et fabrique ses pantalons et vestes de travail sur des machines à coudre centenaires… Des outils d’antan précieux, indispensables pour reproduire les détails et imperfections des vieux denims qu’il adore. Lire la suite | | | | | |