Noël, on le sait, ce ne sont pas les vacances les plus reposantes de l’année. Pourtant, je pressens que vous avez besoin de repos, non ? A défaut d’un séjour « all inclusive » aux Caraïbes, je vous suggère d’emporter avec vous un peu d’ailleurs, que vous passiez les fêtes chez les beaux-parents, chez vous ou au travail. Voici quelques recommandations de lectures et d’écoutes autour de la parentalité qui m’ont marquée cette année. Prenez quelques minutes sans enfants ni parents, enfermez-vous dans une salle de bains, allez promener le chien ou zappez la bûche. Bref, créez votre chambre à vous. On en sort revigoré. « La prochaine fois que tu mordras la poussière », de Panayotis Pascot (Stock, 240 pages, 19,50 euros). Il y a de bonnes chances que vous l’ayez déjà lu, étant donné qu’il a été tiré à 250 000 exemplaires, mais je vous en parle quand même. Il a 25 ans et écrit avec tout le poids du monde sur les épaules. Récit urgent, nerveux d’un humoriste sombre, d’un jeune homme qui découvre son homosexualité, d’un fils qui déchiffre les silences de son père. Les tête-à-tête à la campagne, lorsque Panayotis Pascot rejoint son père malade, touchent du doigt la familière étrangeté de nos proches. Que se passe-t-il dans la tête de l’autre ? A vouloir comprendre, l’auteur et comédien a durablement perdu le sommeil, et la quiétude. Si vous n’avez pas envie de le lire, vous pouvez l’écouter parler dans ce podcast du « Monde ». « Vivons heureux avant la fin du monde », de Delphine Saltel (Philosophie Magazine/Arte Editions, 248 pages, 19 euros). La documentariste a adapté en livre certains de ses podcasts pour Arte Radio, afin d’offrir une réflexion sincère et exploratoire autour du couple, de l’amour et de la famille. De longs entretiens qui bousculent le prêt-à-penser, et parfois dérangent le bel ordonnancement de nos vies, en replaçant l’intime au cœur du politique. « Chaud devant ». Les chroniques de ma collègue Cécile Cazenave sur la manière dont le climat percute nos intimités et nos vies de famille : idéal pour lancer un bon petit débat à la table de Noël, sur les cadeaux Amazon de papy ou la sempiternelle dinde servie aux végétariens. « Portraits de familles ». Une nouvelle série dans la rubrique Intimités du Monde.fr, qui part à la rencontre de modèles familiaux divers : coparents, mères solos, résidence alternée inversée (si, si, c’est un vrai truc !). Dernier article en date, que je vous recommande vivement : le portrait de Danièle et Marie, jumelles septuagénaires en coloc depuis quatorze ans. « Génération sandwich ». Puisque vous êtes tous réunis ici (comme dirait un rappeur que je n’ose plus citer), lisez donc cette enquête de ma collègue Célia Laborie, qui décrit avec talent les vies de ces Français pris entre des enfants encore jeunes et des parents malades. Un rôle de double aidant épuisant, que résume ainsi l’une des témoins interrogées : « Jusqu’à 22 heures, tous les soirs, mon cerveau est en ébullition. Je travaille moitié moins qu’avant, j’ai peur pour mon prochain salaire. Ça tremble dedans. » Si vous n’avez pas le temps de le lire, écoutez Célia Laborie parler de son enquête dans ce podcast. « Education positive : pourquoi la parentalité déchaîne les passions ». Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde » (du lundi au vendredi, sur toutes les plates-formes !), je reviens sur la genèse de cette méthode éducative qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois, et qui a poussé la psychologue Caroline Goldman à partir en croisade. Si vous préférez lire plutôt qu’écouter, je vous recommande la série d’été que j’ai consacrée à la parentalité avec mon collègue Laurent Borredon, « Parents, quel métier ! ». « (In)fertile ». Le podcast de ma collègue Joséfa Lopez sur le parcours des couples et des femmes qui ont besoin d’aide pour concevoir. En dix épisodes, du tabou de l’infertilité au début de la grossesse, des spécialistes décryptent chaque étape du processus de manière claire et didactique. « C’est ton répondeur ». Une amie et collègue de Télérama m’a recommandé d’écouter ces courts épisodes (quatre minutes chacun) absolument tordants de Mathilde Guermonprez pour Arte Radio. Le principe : des messages vocaux compilés, sans commentaires. On a donc « c’est maman », « c’est papa », « c’est papy-mamie ». Car, si par hasard vous n’étiez pas encore au courant, vous êtes les seuls dinosaures à laisser encore des messages sur les répondeurs des smartphones (voire à téléphoner avec votre téléphone, mais c’est une autre histoire). Faites-moi part de vos réflexions, de vos questions à parents@lemonde.fr. Je réponds toujours. Cette lettre s’interrompt pendant les vacances. Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année à tous, on se retrouve en pleine forme en janvier. A bientôt ! |