| Si quelqu’un vous a gentiment fait suivre cette infolettre, vous pouvez vous inscrire (gratuitement) en cliquant ici. L’actu de « Chaleur humaine » Petite pause hivernale. Après la diffusion des quatre épisodes de la série politique, le podcast « Chaleur humaine » fait une petite pause, le temps de préparer la saison 5, qui devrait commencer à la mi-mars. D’ici là, je vous propose de réécouter des épisodes qui vous ont peut-être échappé. Cette semaine je vous recommande l’entretien avec Nicolas Bricas sur « Comment changer notre modèle agricole » – que vous pouvez écouter ici ou en cliquant ci-dessous dans l’infolettre. Dans les Alpes (ou presque). J’étais l’invité ces derniers jours de la Métropole de Grenoble, où j’ai essayé de faire un bilan de ce que j’ai appris des presque 50 épisodes de « Chaleur humaine ». Vous pouvez retrouver l’enregistrement ici. Quelques jours plus tôt, j’étais à Chambéry pour répondre aux questions du festival Livres en Marches, un genre de « Trivial Pursuit du climat » – la vidéo est là. Vos analyses. Vous avez été nombreuses et nombreux à m’écrire après les épisodes avec les quatre invités politiques de « Chaleur humaine ». Si vous voulez me faire part de votre bilan, vous pouvez le faire dans ce formulaire. J’essayerai d’en faire un épisode de podcast ou une édition de l’infolettre en fonction de vos réponses. La question de la semaine « Bonjour. J’ai entendu à la radio lors d’un reportage sur l’agriculture qu’elle était l’une des principales responsables du changement climatique, notamment à cause des engins agricoles. (…) Est-ce que c’est vrai ? Quel rôle joue l’agriculture dans le réchauffement ? » (Question posée par Maria à l’adresse chaleurhumaine@lemonde.fr.) Ma réponse : Oui, l’agriculture joue un rôle important dans le changement climatique. En France, la part de l’agriculture est importante, environ 20 % de nos émissions. Au niveau mondial, l’agriculture pèse également autour de 20 % – mais cela est très différent selon les pays. Elle pèse ainsi 10 % des émissions aux Etats-Unis et 50 % en Nouvelle-Zélande, par exemple. 1) Pourquoi l’agriculture émet-elle autant ? Le Haut Conseil pour le climat a rendu à la fin de 2023 un rapport très complet sur le sujet que je vous recommande chaudement. Il explique bien comment se décompose l’impact climatique de l’agriculture en France – deuxième secteur le plus émetteur après le transport. Près de 60 % des émissions proviennent de l’élevage, et en particulier des bovins. Il s’agit principalement du gaz émis par les ruminants lors de leur digestion : le méthane, dont le pouvoir réchauffant est très supérieur à celui du CO2. (Pour savoir pourquoi la viande émet autant, vous pouvez écouter cet épisode de « Chaleur humaine » sur le sujet.) Ensuite, ce sont les cultures elles-mêmes qui sont responsables de 27 % des émissions du secteur agricole. Ici ce sont les engrais qui sont en cause : ils émettent du protoxyde d’azote, un gaz encore plus puissant que le méthane (lui-même plus puissant que le CO2, si vous avez suivi). Et comme ils sont fabriqués en utilisant du gaz naturel, leur contribution au changement climatique est importante. Enfin, les engins agricoles pèsent 13 % des émissions du secteur, puisque les tracteurs et camions utilisent du pétrole pour fonctionner. (Nous avions parlé de tout cela dans cet épisode du podcast « Chaleur humaine » avec le chercheur Nicolas Bricas) 2) Mais attention… c’est plus compliqué que ça ! Il serait trop facile de se contenter de montrer du doigt le secteur agricole : il n’est pas seulement un secteur émetteur, il est aussi une des solutions les plus réalistes pour stocker massivement du carbone. Nous en avions parlé dans un épisode sur les sols avec le professeur au Muséum d’histoire naturelle Marc-André Sélosse. Comment ? Eh bien en nourrissant les sols avec de la matière organique, des déchets agricoles, par exemple, pour que le carbone se retrouve dans le sol plutôt que dans l’atmosphère. Mais cela suppose que l’on fasse des sols une utilisation un peu différente de celle de l’agriculture conventionnelle actuelle. Marc-André Sélosse a d’ailleurs depuis précisé sa vision dans une tribune au Monde. Enfin, il faut bien noter qu’aujourd’hui l’agriculture est l’une des victimes du changement climatique : les sécheresses, les inondations, les tempêtes ont déjà des impacts sur les rendements agricoles et les pratiques des agriculteurs. Vous pouvez retrouver ici une série de reportages du Monde sur le défi de l’adaptation pour le secteur. Un peu de « Chaleur humaine » en plus Sur ma table de nuit. J’ai dévoré le livre de l’historien Jean-Baptiste Fressoz Sans transition, une nouvelle histoire de l’énergie (Seuil). Un ouvrage érudit qui défend l’idée qu’on n’a jamais fait de transition énergétique – et même qu’utiliser le mot de « transition » est une erreur. Vous pouvez lire un entretien avec l’historien ici. Et une réponse intéressante du philosophe Pierre Charbonnier ici pour faire vivre le débat. Dans mes oreilles. Un reportage d’Inès Léraud dans Les Pieds sur terre, de France Culture, qui raconte le remembrement agricole et le traumatisme qu’il a causé dans les années 1960. Sur mon écran. Si vous avez manqué l’enquête de mon collègue Stéphane Foucart sur les eaux en bouteille, vous pouvez la retrouver ici. Il explique comment des eaux vendues comme « de source » ont subi des techniques de purification interdites. Sur mon écran (2). Si vous vous intéressez au secteur de l’énergie, le Sénat a lancé une commission d’enquête parlementaire sur TotalEnergies et son rôle dans la politique climatique de la France. Vous pouvez suivre les auditions sur le site du Sénat. Et lire ici notre article sur les enjeux de cette commission. | 
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