Pour recevoir gratuitement la newsletter « Chaleur humaine » tous les mardis, cliquez ici. « Bonjour. Je comprends que les gestes individuels ne sont pas suffisants (25 %, dites-vous dans une infolettre précédente) pour changer la donne au niveau climatique, mais je ne comprends pas bien ce que sont des gestes collectifs dont vous parlez dans votre podcast sur le sujet. Auriez-vous des pistes concrètes, merci ! » Question posée par Françoise à l’adresse chaleurhumaine@lemonde.fr Ma réponse : Merci de cette excellente question à laquelle je n’ai pas de réponse géniale ! En compilant les réponses des invités de « Chaleur humaine », les e-mails que je reçois avec plein d’idées intéressantes, et diverses lectures, voici quelques idées en vrac. Cette réflexion est aussi nourrie par l’épisode enregistré avec la pédopsychiatre Laelia Benoît sur l’écoanxiété, qui explique qu’agir à plusieurs est aussi un bon remède contre l’angoisse climatique : « Agir collectivement, ça veut dire ne pas rester là à éteindre les lumières et à culpabiliser d’avoir mangé de la viande une fois tous les six mois. C’est participer à quelque chose d’un peu plus grand que soi. Même si c’est juste une kermesse à l’école, c’est déjà beaucoup ! » 1 – Se former à la question climatique. C’est un premier pas pour avoir de meilleures discussions sur le sujet (et potentiellement devenir soi-même formateur ou formatrice). Il existe des dizaines de formations possibles, notamment La Fresque du climat, La Fresque de la biodiversité ou les ateliers 2 tonnes. (J’espère que le podcast « Chaleur humaine » y contribue un peu, à sa modeste mesure !) 2 – Lancer une initiative dans son entreprise. Plusieurs auditrices ou auditeurs de « Chaleur humaine » m’ont raconté comment, dans leur entreprise, des discussions autour de la machine à café avaient abouti à lancer des plans de formation d’un service, des idées pour réduire la consommation d’énergie ou des règles pour ne plus prendre l’avion. Une idée souvent avancée : pousser son entreprise à faire un bilan carbone complet et sérieux, pour savoir quels sont les leviers importants (et ne pas se mobiliser sur des trucs superflus). 3 – Mettre ses compétences au profit de la question climatique. On n’a évidemment pas toujours le choix de travailler dans un secteur émetteur de gaz à effet de serre… mais il est possible d’utiliser ses compétences : par exemple, pour mieux faire connaître la question climatique – quand on est graphiste ou communicant –, pour aider ses voisins ou amis à faire de bons choix de rénovation – si on est dans le bâtiment –, pour soutenir une association locale qui a besoin d’un comptable ou d’un jardinier. 4 – S’investir dans sa copropriété. Je sais, les assemblées générales de copropriété ressemblent souvent à un profond puits d’ennui. C’est pourtant entre voisins – pour celles et ceux qui sont propriétaires – qu’on peut décider de projets de rénovation pour diminuer la consommation d’énergie, d’idées pour revégétaliser, voire d’installer des panneaux solaires. (J’écris ça en sachant que les obstacles sont nombreux, y compris d’un point de vue réglementaire !) 5 – Discuter les menus de la cantine. S’organiser avec d’autres parents d’élèves pour diminuer la quantité de viande dans les menus et améliorer la quantité de fruits et légumes locaux est une action simple et relativement accessible. C’est l’un des sujets dont nous avions parlé avec Carine Barbier dans l’épisode sur la viande – et d’ailleurs le même type de discussions peut avoir lieu au niveau d’une entreprise ! 6 – Participer au conseil de quartier… ou venir au conseil municipal pour interpeller les élus. C’est au niveau local que s’élaborent de nombreuses politiques pour faire face au changement climatique ou pour tenter de s’y adapter. Là aussi, je sais que c’est parfois fastidieux, mais si cela peut permettre de faire avancer des sujets comme la place du vélo, l’économie circulaire ou le recyclage des déchets, c’est tant mieux ! 7 – Organiser des discussions en famille. Bien sûr, ça dépend de l’ambiance dans votre famille, hein ! Mais c’est aussi un cadre dans lequel on peut organiser des jeux autour du climat (celui-ci, par exemple, auquel je n’ai pas joué, mais qui m’a été recommandé par la climatologue Valérie Masson-Delmotte). N’hésitez pas à m’écrire si vous avez d’autres idées ou des expériences concrètes que vous souhaitez partager : chaleurhumaine@lemonde.fr Un peu de « Chaleur humaine » en plus Et ça continue, encore et encore. Ma collègue Audrey Garric vous résume ici (et ci-dessous) le rapport de synthèse du GIEC, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. En plus, elle a fait un entretien intéressant avec une chercheuse spécialiste du rôle de l’institution et ses relations complexes avec les chefs d’Etat. Le bilan carbone du papier toilette. Une enquête (en anglais) de la newsletter américaine HEATED sur les allégations de la série South Park sur le fait que le papier toilette américain contribue massivement à la déforestation (à cause de la haine des Américains pour les bidets à la française) – j’aimerais bien lire la même chose sur l’Europe ou la France mais je n’ai pas trouvé de référence. Si vous avez, je suis preneur ! Un jeu pour résoudre l’équation climatique. Moi qui adore les jeux vidéo, j’ai du mal à en trouver sur les questions climatiques, mais j’ai appris des choses avec ce jeu rapide fabriqué par le Financial Times (en anglais). Bon, la réalité n’est sûrement pas aussi simple, mais ça donne quelques ordres de grandeur. Une bonne nouvelle. La refonte de la météo par France Télévisions, qui est devenue Météo Climat, pour intégrer les enjeux du réchauffement au quotidien (C’est expliqué ici). Espérons que les autres chaînes de télévision suivent ce mouvement nécessaire ! |