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Édition du vendredi 2 décembre 2022
Politique
Bonsoir ! Chaque vendredi à 18 heures, la rédaction du « Monde » résume et décrypte dans votre boîte mail l’actualité politique de la semaine. Bonne lecture !

L’INFO DE LA SEMAINE


Les Républicains, à un tournant, élisent leur nouveau président

Dès 18 heures samedi 3 décembre et jusqu’à la même heure le lendemain, les 91 000 adhérents du parti Les Républicains (LR) votent par voie électronique pour choisir qui sera leur nouveau président. Les trois candidats, Eric Ciotti, Bruno Retailleau et Aurélien Pradié, affichent une certaine unité sur les sujets régaliens : fermeté sur la sécurité, lien assumé entre immigration et délinquance…

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Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, favori de l’élection, propose la création de 30 000 places de prison et le rétablissement des peines planchers. Sur les retraites, il voudrait laisser le choix entre un départ à 65 ans ou l’allongement de la durée de cotisation de quarante-trois à quarante-cinq ans. Egalement favorable à un recul de l’âge de départ à la retraite, le sénateur de Vendée Bruno Retailleau, par ailleurs conservateur sur les questions sociétales, souhaite instaurer une effectivité des obligations de quitter le territoire français. Le député du Lot Aurélien Pradié estime, lui, que « tous les titres de séjour dans notre pays doivent être probatoires ». Sur les retraites, il milite pour un allongement du nombre d’annuités de cotisation afin de ne pas défavoriser ceux qui ont commencé à travailler tôt.

Si aucun candidat n’obtient de majorité absolue à l’issue de ce vote, un second tour sera organisé les 10 et 11 décembre. Une fois son nouveau président élu, le parti devra se confronter à ses problèmes stratégiques, dont le point d’orgue fut la défaite de Valérie Pécresse à la dernière élection présidentielle (4,78 %).

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A l’Assemblée, l’absence de majorité absolue confère au groupe LR (62 députés), pourtant plus affaibli que jamais, un rôle de pivot, le gouvernement ayant besoin des voix de ses membres pour faire passer ses textes, souvent plus proches des idées de la droite que de la gauche. Si les députés LR ont fixé une ligne d’autonomie, ils ont du mal à s’y tenir, écartelés entre devoir de « responsabilité » (ils excluent de voter les motions de censure des autres oppositions) et leur volonté de s’opposer à M. Macron (ils ne veulent pas être associés à son bilan au moment où ce dernier ne peut pas se représenter). Une ligne de crête difficilement lisible, qui pousse une minorité du groupe de droite à plaider pour un accord plus franc avec le gouvernement.



L’IMAGE DE LA SEMAINE

JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE »

Le président Emmanuel Macron a effectué, du 30 novembre au 2 décembre, une visite d’Etat à Washington, la deuxième depuis son élection. Au cœur de la rencontre entre le chef d’Etat français et son homologue américain figurait l’épineux sujet de l’Inflation Reduction Act, ce vaste plan de subventions et de bonifications fiscales accordées aux industriels américains pour accélérer la transition énergétique. Un plan « super agressif », a déclaré devant des élus américains Emmanuel Macron mercredi. Le chef de l’Etat juge que cette initiative est à même de conduire à des délocalisations en cascade au profit des Etats-Unis. Le président français est rentré bredouille puisque aucune exemption au profit de certaines industries européennes n’est à ce jour envisagée.

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LE CHIFFRE


60 %

C’est le pourcentage de la population française qui pourrait subir des « délestages tournants », des coupures d’électricité d’au maximum deux heures, en semaine, lors des pics de consommation, à partir de janvier, en raison d’un risque élevé de tensions dans l’offre dues à la maintenance prolongée de réacteurs nucléaires. Rendue publique jeudi 1er décembre, une circulaire émanant de Matignon demande aux préfets d’orchestrer leurs services pour que tout soit prêt.

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En cas de coupure, les écoles n’ouvriraient pas, des trains et métros pourraient être supprimés. Le cauchemar de l’exécutif porte surtout sur la coupure des réseaux Internet et de téléphonie mobile, qui empêcherait d’appeler les services de secours dans certains territoires. Les oppositions ont déjà élevé la voix, certaines dénonçant un déclin français. Les sites essentiels à la continuité de la nation, comme les hôpitaux, devraient être épargnés.



LA PHRASE

« Je ne sais pas ce que c’est qu’une dérive ou un abus »

Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, le 28 novembre sur France Inter

Alors que le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a reconnu dimanche « des abus » et « une dérive » du gouvernement dans le recours aux cabinets de conseil, Olivier Véran a répliqué en assurant ne pas savoir « ce qu’est une dérive ou un abus ». Le porte-parole du gouvernement s’était lui-même appuyé sur le cabinet McKinsey pour organiser la campagne vaccinale contre le Covid-19 lorsqu’il occupait le poste de ministre de la santé.

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Ces échanges interviennent après que le Parquet national financier a annoncé, le 24 novembre, avoir ouvert deux informations judiciaires concernant les liens d’Emmanuel Macron avec le cabinet de conseil McKinsey, notamment durant les campagnes de 2017 et 2022. La justice se penche sur les conditions d’attribution d’une quarantaine de marchés à l’entreprise américaine, déjà visée par une enquête pour « blanchiment aggravé et fraude fiscale aggravée ».



LE DÉCRYPTAGE

En pleine enquête sur l’assaut du Capitole, le RN cultivait ses réseaux trumpistes

En septembre 2021, le groupe du RN au Parlement européen envoyait deux élus aux Etats-Unis à la rencontre des radicaux du Parti républicain, malgré l’assaut du Capitole huit mois plus tôt.

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LA SEMAINE POLITIQUE

Retraites : Elisabeth Borne dramatise les enjeux et précise les contours de la réforme

L’exécutif n’exclut pas de coupler report de l’âge et allongement de la durée de cotisation, explique la première ministre dans un entretien au « Parisien », ce vendredi.

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Le gouvernement sur une ligne de crête face au risque de coupures d’électricité

Le pouvoir exécutif a fait connaître, jeudi, le détail du plan qu’il avait esquissé fin août, annonçant de possibles « délestages tournants » à partir de janvier 2023, qui concerneraient 60 % de la population.

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Emmanuel Macron surprend en annonçant sans concertation des projets de RER dans dix métropoles françaises

Le chef de l’Etat a pris de vitesse son gouvernement et étonné les élus, alors qu’un amendement au projet de loi de finances accordant 3 milliards d’euros au ferroviaire avait été retiré du texte par l’exécutif, début novembre.

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Congrès d’EELV : les militants placent Marine Tondelier en tête et boudent le duel Jadot-Rousseau

En totalisant près de 47 % lors du premier tour, la candidate soutenue par la direction sortante est bien partie pour succéder à Julien Bayou à la tête du parti écologiste. Deux semaines d’intenses négociations s’ouvrent d’ici au 10 décembre.

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L’AGENDA


Lundi 5 décembre

Transition énergétique. Après avoir été adopté au Sénat début novembre, le projet de loi pour accélérer les énergies renouvelables doit être discuté à l’Assemblée nationale. Le texte est composé de plusieurs volets : allégement des procédures administratives pour réduire le temps de déploiement des projets ; accélération du développement de l’énergie solaire et de l’éolien en mer ; amélioration de l’acceptabilité locale des projets.

Mardi 6 décembre

Société. Un débat sans vote sur l’immigration est organisé à l’Assemblée nationale. Une discussion du même type aura lieu au Sénat le 13 décembre, le tout dans le cadre de la future loi sur le sujet, portée par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui projette notamment d’augmenter les expulsions, de refondre la cour nationale du droit d’asile et de créer un titre de séjour « métiers en tension » permettant de régulariser les travailleurs sans-papiers. Le texte devrait être examiné début 2023 par le Parlement.

Jeudi 8 et vendredi 9 décembre

Corse. Visite de Gérald Darmanin sur l’île pour y rencontrer des élus locaux.




DÉBATS ET IDÉES

Crise de la pédiatrie : « Monsieur le président, votre silence est assourdissant », la lettre de 10 000 soignants à Emmanuel Macron

Alertant sur la situation de l’hôpital face à l’épidémie de bronchiolite, un collectif de professionnels de santé, dont 400 chefs de service et l’ensemble des sociétés savantes de pédiatrie, appelle, dans une tribune au « Monde », le chef de l’Etat à intervenir sans délai.

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L’AUTRE SUJET DE LA SEMAINE

Manifestations en Chine : Pékin amorce la sortie de la politique zéro Covid

Les autorités ont annoncé une « nouvelle phase » dans la lutte contre l’épidémie, après presque trois ans de restrictions draconiennes.

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Dans les rues de Shanghai, en mars 2022. HECTOR RETAMAL / AFP

Pékin a fini par écouter la colère de la rue. Après une semaine de protestations exceptionnelles, menées à la fois par des étudiants et des résidents en colère contre leur confinement, les autorités chinoises ont annoncé, jeudi 1er décembre, l’entrée dans une « nouvelle phase ». L’annonce intervient également à un moment charnière, après presque trois ans d’une politique zéro Covid draconienne : plusieurs villes, dont la capitale chinoise, où le nombre de cas s’élevait à 3 968 cas quotidiens au 1er décembre – et 6 653 cas à Canton –, voient le nombre de cas augmenter à un niveau qui obligerait à un confinement général pour revenir à quelques infections par jour. Au contraire, Pékin et Canton ont annoncé jeudi que certains cas contacts pourront désormais s’isoler chez eux et non plus dans des centres collectifs aux conditions sommaires. La sortie du zéro Covid devrait toutefois prendre des mois et passer par des phases compliquées, dans un pays où beaucoup de gens sont terrifiés à l’idée d’être contaminés.

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