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Vendredi 27 mai 2022
Présidentielle 2022
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Les accusations de viol contre Damien Abad embarrassent le gouvernement Borne

Le gouvernement aura juste eu le temps de déballer quelques cartons avant de voir déferler la première tempête. Au lendemain de la nomination du ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées, samedi 21 mai, Mediapart a révélé que Damien Abad était accusé de viol par deux femmes.

L’intéressé a démenti les faits dès leur publication et la première ministre, Elisabeth Borne, a réagi dimanche, soulignant n’avoir pas été « au courant » des accusations proférées contre M. Abad avant sa nomination. Matignon a précisé que le gouvernement tirerait toutes « les conséquences » en cas de décision rendue par la justice.

Pour approfondir : les alertes de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles dans l’affaire Damien Abad

Lundi 23 mai, alors que se réunissait le premier conseil des ministres, toute l’attention demeurait focalisée sur l’affaire. Le ministre des solidarités a pris la parole devant les caméras, depuis sa circonscription de l’Ain, pour réitérer sa défense, faisant valoir qu’il a été « contraint » « de mettre [s]on handicap en avant » – il est atteint d’arthrogrypose, qui réduit sa mobilité – pour justifier que « les faits [lui] étaient matériellement impossibles ». Le député a fait savoir qu’il ne démissionnerait pas et s’en est remis à « la confiance » des électeurs lors des législatives de juin.

Lire aussi : Damien Abad accusé de viol : le parquet de Paris n’ouvre pas d’enquête « en l’état »

Lundi, le patron des socialistes, Olivier Faure, a invité la première ministre à se séparer de M. Abad car « la parole des femmes doit être respectée ». « Elisabeth Borne devrait lui dire qu’il n’a pas sa place », a abondé l’écologiste Sandrine Rousseau.

D’autres, à droite et à l’extrême droite, tempèrent sur son départ du gouvernement mais ont, en revanche, fait valoir qu’il était impossible que l’exécutif ignore l’existence de la plainte déposée contre M. Abad avant de le nommer dans le gouvernement. Le locataire de l’Elysée n’a, de son côté, pas encore dit un mot sur la situation.

Lire aussi : L’affaire Damien Abad place à nouveau Emmanuel Macron sur la défensive

Les militants Renaissance rassemblés avant de commencer une distribution de tracts et de porte-à-porte dans le quartier résidentiel de Saint-Marc à Brest, le 17 Mai 2022.

(LOUISE QUIGNON / HANS LUCAS POUR « LE MONDE »)

Dans la 2e circonscription du Finistère, la course à la députation tourne au festival des dissidences.

Les plans du quartier pavillonnaire de Saint-Marc à Brest (Finistère) circulent de main en main. Ce mardi 17 mai, une douzaine de sympathisants de La République en marche (LRM) se répartissent les rues pour une nouvelle opération de porte-à-porte. Ces retraités de la défense ou de l’enseignement accompagnés par des quadragénaires engagés au MoDem ou « déçus » du Parti socialiste (PS) distribuent la propagande de Jean-Charles Larsonneur.

Député de la 2circonscription du Finistère (groupe Agir ensemble), il est candidat à sa réélection les 12 et 19 juin. Costume bleu, chaussures marron, le parlementaire de 38 ans insiste : « Il faut défendre le bilan de la majorité présidentielle mais aussi expliquer le nécessaire changement de méthode. A 19 h 30, on arrête d’embêter les gens. » Les binômes se dispersent pour aller « arracher » des voix.

Cette campagne ne ressemble pas à celle de 2017, où le novice Larsonneur avait marché sur l’élection avec presque 40 % des suffrages gagnés dès le premier tour. Le député n’est plus favori. Même si Emmanuel Macron est arrivé en tête (28,76 %) au premier tour de la présidentielle, le 10 avril, à Brest, il était talonné d’une poignée de voix par le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

Surtout, les dissidences observées dans tous les camps faussent les pronostics. Parmi la douzaine de candidats pressentis, trois revendiquent leur proximité avec le chef de l’Etat. Un seul a cependant été investi par Emmanuel Macron et La République en marche, et ce n’est pas M. Larsonneur mais l’ancien socialiste Marc Coatanéa

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Benjamin Keltz (Rennes, correspondant)

Seine Maritime le 26 Mai 2022. Déplacement de Marine Le Pen pour la 20eme édition du Vide Grenier de Londinieres et Conférence de presse en soutien à Patrice Martin, candidat RN de la 6eme circo de Seine Maritime // Déambulation sur le Vide Grenier de Londinières - Pendant plus d'heure, Marine Le Pen a enchainé les selfies et photos avec les habitants

(Marine Le Pen lors d’une déambulation dans un vide-greniers à Londinières, en Seine-Maritime, jeudi 26 mai. CYRIL BITTON POUR « LE MONDE »)

Un pied dans sa circonscription, l’autre à sillonner la France : depuis une dizaine de jours, Marine Le Pen est de nouveau en campagne pour les législatives, mais de manière plus discrète que ces derniers mois. La finaliste de la présidentielle a réinvesti le terrain, à quinze jours du premier tour du scrutin législatif, après s’être fait ravir la place de première opposante à Emmanuel Macron par Jean-Luc Mélenchon.

Mardi 24 mai, depuis les Bouches-du-Rhône, où elle était en déplacement pour soutenir les seize candidats investis par le Rassemblement national (RN), elle a souhaité rassurer ses soutiens en affirmant : « Je suis là, je suis bien là. Je mène la bataille des législatives. »

Lire aussi : Marine Le Pen revient dans l’arène politique à pas prudents

A la fois en campagne pour sa réélection et en soutien des candidats de son parti, la députée du Pas-de-Calais tente de convaincre ses électeurs d’envoyer un « maximum de députés du RN » à l’Assemblée nationale, sans afficher d’objectif grandiloquent, expliquant que le président réélu remportera de facto une majorité lors du scrutin des 12 et 19 juin.

« Je ne pars pas perdante, je pars en disant la vérité aux Français », justifie-t-elle, considérant qu’à sa gauche, M. Mélenchon « ment » quand il prétend pouvoir s’imposer comme premier ministre. En attendant, le RN doit faire face à la menace de l’abstention. Le parti d’extrême droite a ainsi annoncé, mercredi, organiser deux meetings de « mobilisation » autour de Marine Le Pen et de Jordan Bardella lors du week-end de la Pentecôte.

Lire aussi : Comment le Rassemblement national a neutralisé le parti d’Eric Zemmour pour les législatives

André Chassaigne député communiste de la cinquième circonscription du Puy de Dome en visite dans toutes les communes de sa circonsciption. Visite chez Gregory Porteneuve producteur laitier à Sauvessanges, puy de dome France 17 mai 2022.

(PASCAL AIMAR / TENDANCE FLOUE POUR « LE MONDE »)

Un candidat « à l’ancienne » bien ancré dans ses terres.

André Chassaigne n’est pas du genre à sonner avant d’entrer. Alors, mardi 17 mai, après avoir salué tout le marché de la place du village de Viverols, situé dans le sud de la cinquième circonscription du Puy-de-Dôme, le député sortant en campagne pour sa réélection s’invite chez le boucher « pour dire bonjour », par la porte de service.

Avec son mètre quatre-vingt-dix, sa moustache blanche, ses sourcils fournis et sa gestuelle imposante, l’élu communiste est à l’aise partout dans ce territoire qu’il laboure depuis plus de vingt ans. Là-bas, l’Auvergnat, qui a l’art du tutoiement et l’humour aisé, est surnommé « Dédé » et a fait de son image d’élu « à l’ancienne » un gage de sympathie et de crédit. Maire de sa petite commune de Saint-Amant-Roche-Savine pendant vingt-sept ans, l’élu de 71 ans a d’abord gravi les échelons locaux comme conseiller général (1979-2004) puis conseiller régional (1998-2000 et 2010-2015), avant d’accéder à la députation en 2002.

De fait, l’ancien directeur de collège connaît par cœur sa circonscription à dominante rurale, qui s’étend autour d’Ambert, de Thiers et, depuis 2012, sur une partie de la plaine de la Limagne. Reconduit à nouveau haut la main en 2017 – avec 63,55 % des voix au second tour face au candidat de La République en marche –, le député sortant avait d’abord prévu de ne pas rempiler, avant de changer d’avis.

Le voilà donc reparti pour sa cinquième campagne législative d’affilée, avec au programme un marathon de cinq semaines et un objectif : réaliser un déplacement dans chacune des 132 communes qui composent sa circonscription

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Marie Pouzadoux (Puy-de-Dôme, envoyée spéciale)

Décryptages

Emmanuel Macron aborde les élections législatives à pas prudents

L’agenda de l’exécutif va être rogné par la campagne. Quinze des vingt-huit membres du gouvernement sont candidats. En cas de défaite, ils devront démissionner.

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Archive du « Monde » datée du 9 juin 2017.

C’est une petite musique qui servait déjà de bande-son à Jean-Luc Mélenchon en 2017 : se faire élire premier ministre en remportant une majorité de députés lors des élections législatives. Dans un article publié le 9 juin, la journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières raconte toutefois les difficultés du leader « insoumis » à transformer son essai présidentiel – fort de sa quatrième place (19,6 %) au premier tour – sur le terrain du second scrutin.

Il y en a alors plusieurs. Si le chef de file de La France insoumise (LFI) a affirmé vouloir imposer une « nouvelle cohabitation » à Emmanuel Macron, à peine ce dernier élu, son mouvement souffre d’un manque d’ancrage local. Candidat à la députation dans la 4circonscription des Bouches-du-Rhône, M. Mélenchon mène ainsi une double campagne : dans tout le pays pour soutenir les candidats de son parti et dans sa circonscription.

Lire aussi l’analyse : La Nupes est un révélateur des faiblesses de La France insoumise

Sur le terrain, le choix du chef de file « insoumis » de ne pas donner de consigne de vote dans l’entre-deux-tours de la présidentielle n’a pas toujours été compris tandis que ses récentes colères médiatiques fragilisent aussi les candidats de son parti.

Enfin, sa « campagne destinée à remporter l’hégémonie à gauche, n’a pas non plus été comprise par ses anciens alliés ». Les communistes, qui l’ont soutenu à la présidentielle, n’ont « guère goûté de voir LFI leur opposer presque partout des candidats ». Quant au reste de la gauche, une partie déplore aussi la stratégie autonomiste et écrasante des « insoumis » pour les législatives. « Il aurait pu se positionner comme chef d’orchestre [de l’union des gauches], il a choisi de rester dans sa forteresse », regrette ainsi le maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle.

Pour approfondir : La Nupes présente son programme : une alliance gouvernementale de gauche, 650 mesures et 33 « nuances »

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  • Samedi 28 mai
  • Festivités. Lutte ouvrière organise sa traditionnelle fête annuelle à Presles (Val-d’Oise), dans le parc du château de Bellevue, de vendredi à dimanche. Conférences, ateliers, spectacles, concerts et débats sont au programme, ainsi que deux meetings de Nathalie Arthaud.

    En campagne. La première ministre, Elisabeth Borne, candidate dans la 6circonscription du Calvados, tractera sur le marché d’Aunay-sur-Odon avant de se rendre sur le site touristique du viaduc de la Souleuvre. Eric Zemmour et Marion Maréchal s’afficheront, eux, en soutien à Stanislas Rigault, candidat de Reconquête ! dans la 2circonscription du Vaucluse, lors d’une réunion publique dans la commune de Cheval-Blanc, à 16 heures.

    Lire aussi : Elisabeth Borne dans le Calvados, un parachutage à faible risque pour les élections législatives

  • Dimanche 29 mai
  • Dans le poste. Jean-Luc Mélenchon sera l’invité de l’émission politique de BFM-TV, à 12 heures.

    « Rue d’Aubagne ». Les candidats de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives des Bouches-du-Rhône présenteront une proposition de loi sur le mal-logement intitulée « rue d’Aubagne » – en mémoire des huit victimes mortes dans l’effondrement d’un immeuble de la rue marseillaise, le 5 novembre 2018.

  • Lundi 30 mai
  • Coup d’envoi. Retour des panneaux d’affichage et des émissions consacrées sur les radios et télévisions : lundi marque le début de la campagne officielle pour les élections législatives des 12 et 19 juin.

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    Elections législatives : « Ce sont des techniques de l’ancien monde qui viennent de se jouer sous nos yeux »

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    Portrait

    Robert Ménard, de l’extrême droite au rapprochement avec Macron

    Le maire de Béziers, passé de la gauche socialiste aux positions les plus extrêmes, brouille les repères en adressant des signes au chef de l’Etat. Et caresse l’espoir d’« aider » au niveau national.

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    La planification écologique, à quoi ça sert ?

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