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Vendredi 20 mai 2022
Présidentielle 2022
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Le casting du nouveau gouvernement, conduit par Elisabeth Borne, dévoilé

Emmanuel Macron aura pris son temps pour composer le gouvernement chargé de conduire la politique nationale pour son second mandat. C’est finalement vingt-deux jours après sa réélection et neuf jours après son investiture officielle, que le chef de l’Etat a annoncé lundi 16 mai le nom de sa nouvelle première ministre : Elisabeth Borne. Cette dernière devient ainsi la seconde femme à accéder à la fonction en France, après Edith Cresson (mai 1991- avril 1992).

Ministre sans discontinuité durant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, la désormais ex-ministre du travail a été choisie par le président de la République afin d’incarner le point d’équilibre du futur gouvernement, en raison de son parcours politique et professionnel. A la tête d’un grand ministère, Mme Borne sera notamment en charge de coordonner la planification écologique et territoriale.

Lire aussi : Avec Elisabeth Borne, Emmanuel Macron a trouvé son « couteau suisse » pour Matignon

Après sa nomination, et avoir confirmé mardi qu’elle serait bien candidate aux élections législatives, la première ministre a effectué son premier déplacement jeudi aux Mureaux (Yvelines), afin de porter un message en faveur de l’égalité des chances et de l’émancipation des femmes. Si la nomination du nouveau gouvernement se faisait alors encore attendre, Elisabeth Borne assurait, comme Emmanuel Macron au même moment, « prendre le temps nécessaire » pour constituer « meilleure équipe ».

C’est finalement vendredi 20 mai à 16 h 30, que le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, a dévoilé la liste des nommés au sein du premier gouvernement Borne. Si Bruno Le Maire est reconduit à l’économie, Clément Beaune maintenu aux affaires européennes, tandis que Gérald Darmanin conserve le ministère de l’intérieur et Eric Dupont-Moretti la justice, de nombreux ministres restent au gouvernement mais changent de portefeuilles.

C’est le cas, par exemple, d’Amélie de Montchalin, qui devient ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, de Sébastien Lecornu promu ministre des armées, d’Olivier Véran nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, de Gabriel Attal promu ministre délégué chargé des comptes publics ou encore d’Agnès Pannier-Runacher nommée ministre de la transition énergétique.

De nouvelles têtes font aussi leur entrée dans l’équipe gouvernementale, comme l’ex-chef de file des députés Les Républicains Damien Abad, qui a annoncé jeudi se mettre en retrait de sa famille politique, nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées, de l’historien Pap Ndiaye qui devient ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse ou Catherine Colonna, nommée ministre de l’Europe et des affaires étrangères. Peu après l’annonce de cette liste, les premières passations des pouvoirs ont commencé.

Chronique : Nouveau gouvernement : comment Emmanuel Macron a anesthésié la campagne des

French leftist party La France Insoumise (LFI) leader Jean-Luc Melenchon (C), flanked by PCF Paris Deputy-Mayor to housing Ian Brossat (L), French Socialist Party (PS) first secretary Olivier Faure (2ndL), PCF executive committee member Marie-Jeanne Gobert (3rdR), Europe Ecologie Les Verts (EELV) party general secretary Julien Bayou (2ndR) and French leftist party La France Insoumise (LFI) general secretary Clemence Guette arrive to hold a press conference in Paris on May 19, 2022, to present the programme of left wing coalition Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES) ahead of France's June parliamentary election. (Photo by Thomas SAMSON / AFP)

Ian Brossat (PCF), Olivier Faure (PS), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Marie-Jeanne Gobert (PCF), Julien Bayou (EELV), Clémence Guetté (LFI) et d’autres membres de la Nupes arrivent à La Fabrique événementielle pour leur conférence de presse commune, jeudi 19 mai, à Paris.

La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) est désormais en ordre de bataille pour les élections législatives et affiche un front souriant. Quinze jours après la conclusion de cette alliance inédite, les chefs de file des partis membres présentaient, jeudi 19 mai, leur socle programmatique en 650 mesures et 33 « nuances ».

Les points de rapprochement ainsi que les désaccords entre La France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS), Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF) y sont énumérés. « L’idée n’a pas été d’aboutir à une fusion idéologique », a acté Jean-Luc Mélenchon dès le début de la conférence de presse. Même sur l’Europe, « il a été facile de s’accorder », a-t-il ajouté, « puisqu’on n’a demandé à personne d’imposer sa propre vision à tous les autres ».

Pour approfondir : La Nupes présente son programme : une alliance gouvernementale de gauche, 650 mesures et 33 « nuances »

L’ambition de « planifier le passage à 100 % d’énergies renouvelables et la sortie du nucléaire » et d’« abandonner les projets d’EPR » figure pour sa part dans le programme. Mais les communistes, favorables au nucléaire, pourront défendre leur position sur les bancs de l’Assemblée nationale. « Nous sommes d’accord sur l’essentiel », a ainsi fait valoir M. Brossat.

Tous, à l’image de Julien Bayou, ont porté à la tribune un message d’espoir et fait valoir leur préparation : « Nous sommes prêts et prêtes à gouverner pour le climat et la justice sociale dès le mois de juin. » Olivier Faure a abondé en arguant : « Nous allons faire campagne partout en France pour créer les conditions d’un meilleur avenir. On a la volonté, ensemble, d’être une gauche de transformation. »

Lire aussi : La Nupes dénonce « une duperie » du ministère de l’intérieur

« Je reste un homme de droite, mais je me mets en congé de mon parti »

Damien Abad, jeudi 19 mai, dans un entretien au Figaro

Le président des députés du groupe Les Républicains (LR) de l’Assemblée nationale, Damien Abad, est enfin sorti de son silence, jeudi 19 mai. « Oui, je décide aujourd’hui de quitter ma fonction de président du groupe LR à l’Assemblée dans un souci de clarté, de cohérence et de responsabilité », a-t-il fait savoir dans un entretien accordé au Figaro, précisant : « Je reste un homme de droite, mais je me mets en congés de (…) LR ».

Lire aussi : Pour Les Républicains, la peur d’être le vote inutile face à Macron

Alors que lui était prêtée l’intention de rejoindre la majorité présidentielle depuis l’échec de la droite au premier tour de la présidentielle, le 10 avril, M. Abad a disputé un contre-la-montre ces derniers jours et repoussé sa prise de parole. En parallèle, sa famille politique apprenait qu’aucun candidat de La République en marche (LRM) n’était investi face à lui dans la 5e circonscription de l’Ain, où il se présente en vue de sa réélection.

Le président de LR, Christian Jacob, l’avait ainsi appelé publiquement à « sortir de l’ambiguïté », pour qu’il s’exprime avant de savoir s’il serait ou non dans le nouveau gouvernement.

Vendredi, M. Abad a finalement vu sa situation politique clarifiée par sa nomination dans le gouvernement Borne : il devient ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.

Pour approfondir : Damien Abad quitte la présidence du groupe LR et se met en retrait de son parti

Archive du "Monde" datée du 1er juin 2007.

A chaque bal des prétendants son lot de déçus. L’annonce du premier gouvernement de Nicolas Sarkozy, le 17 mai 2007, n’a pas fait exception à la règle. Au sein du camp présidentiel, plusieurs espoirs nés chez ceux qui espéraient en être se sont ainsi vus douchés à la découverte de la liste des heureux nommés. Comme le raconte le journaliste Patrick Roger dans les pages du Monde le 1er juin 2007, les élections législatives font donc office de « session de rattrapage ».

Parce que là aussi il n’y aura pas de place pour tout le monde, la compétition est lancée pour les postes « à pouvoir » au sein du Palais-Bourbon, avant même la tenue du scrutin : de la présidence de l’Assemblée nationale, et son éminent perchoir, à celle du groupe des députés de l’Union pour un mouvement populaire (UMP). Parmi les aspirants prétendus ou autoproclamés au perchoir figurent Patrick Ollier, Bernard Accoyer ou encore « François Baroin, qui en rêve, et Pierre Méhaignerie, qui y pense ».

Du côté de la présidence du groupe du parti présidentiel, le maire de Meaux (Seine-et-Marne), Jean-François Copé, est donné comme favori pour obtenir le poste et « se prévaut de la promesse que lui a faite M. Sarkozy ». Mais sur son chemin il trouve le ministre chargé de l’aménagement du territoire sortant, Christian Estrosi, lui aussi intéressé, tout comme le député du Maine-et-Loire Marc Laffineur, qui a également déclaré sa candidature le jeudi 31 mai.

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Vendredi 20 mai. Après l’annonce de la composition de son gouvernement, la première ministre, Elisabeth Borne, sera au « 20 heures » de TF1 ce vendredi soir. Suivez son intervention en direct sur lemonde.fr

Samedi 21 mai. Le chef de file de Reconquête ! Eric Zemmour, candidat à la députation dans la 4e circonscription du Var, effectue son premier déplacement de campagne sur le marché de Saint-Tropez, à 9 heures.

Lundi 23 mai. Le premier conseil des ministres du gouvernement Borne se tiendra à 10 heures, comme l’a confirmé vendredi le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler.

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