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Vendredi 13 mai 2022
Présidentielle 2022
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Législatives 2022 : des candidatures dissidentes fleurissent à gauche et dans la majorité

Conclure une alliance nationale pour les élections législatives des 12 et 19 juin est une chose, l’appliquer localement en est une autre. L’accord qui a vu naître la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) fait des mécontents chez des candidats déjà déclarés et qui ont vu leur circonscription être « réservée » à un autre parti. Dans des départements où le Parti socialiste (PS) est historiquement présent comme la Nièvre, le Lot, la Creuse, la Dordogne, ou l’Hérault, aucun socialiste ne s’est vu confier d’investiture par la Nupes, ce qui provoque des frustrations et parfois des dissidences.

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C’est, par exemple, le cas en Occitanie, chez Carole Delga, ou encore dans la 15e circonscription de Paris, où la socialiste Lamia El Aaraje s’est déclarée candidate depuis plusieurs semaines maintenant. Mais, en vertu de l’accord conclu entre La France insoumise (LFI) et le PS, cette circonscription a été attribuée à l’« insoumise » Danielle Simonnet. Il s’agit d’« un phénomène minoritaire », a minimisé le coordinateur de LFI, Adrien Quatennens. « Il y a plus de 1 700 candidats qui se sont retirés pour participer à l’Union », a-t-il salué, mardi 10 mai, au micro de Sud Radio.

La majorité souffre, elle aussi, du lent poison de la division. Le processus d’investiture pour les législatives a produit son lot de mécontents et de critiques. Et certains « écartés », comme le député macroniste des Hauts-de-Seine Jacques Maire, le député des Français de l’étranger sortant Stéphane Vojetta ou encore l’ancienne secrétaire d’Etat Nathalie Elimas, se lancent en dissidence. Ce qui porte le nombre de ces dissidents à une dizaine au sein de la majorité. « Un chiffre marginal », selon la direction de La République en marche, qui estime « impossible » d’être élu sans l’étiquette Macron. A ces tensions liées aux législatives s’ajoute la greffe difficile entre les macronistes historiques et les nouveaux ralliés, issus de « l’ancien monde ». Le tout dans un contexte sensible d’attente de remaniement gouvernemental, qui génère du stress chez les ministres.

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Le président de la République Emmanuel Macron (à gauche) et le chancelier allemand Olaf Scholz (à droite), devant la porte de Brandebourg à Berlin, lundi 9 mai 2022.

(MICHAEL KAPPELER/AP)

« Structurer le continent » autour d’une « communauté politique européenne » : s’exprimant devant le Parlement européen lundi 9 mai, Emmanuel Macron a ainsi repris une initiative de François Mitterrand, lancée, en vain, en décembre 1989, par l’ancien président socialiste. Le président réélu veut envoyer un signal aux pays candidats à l’Union européenne, à commencer par l’Ukraine en guerre contre la Russie.

Cette « communauté politique européenne » pourrait permettre de répondre aux aspirations ukrainiennes, moldaves et géorgiennes, mais aussi à celles des Etats des Balkans occidentaux, que l’agression russe contre l’Ukraine a fortement renforcées. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a qualifié l’idée de « très intéressante », sans décourager d’éventuelles adhésions pleines et entières à l’UE.

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En ce 9 mai, également marqué par les défilés militaires à Moscou, où le président russe, Vladimir Poutine, commémorait la victoire de 1945 contre l’Allemagne nazie, le président français a continué de plaider, à terme, pour une « paix négociée » avec Moscou, après un cessez-le-feu encore inatteignable à ce stade, tandis que les combats font rage dans le Donbass.

A défaut d’aller à Kiev, MM. Scholz et Macron se sont contentés, lundi après leur dîner à la chancellerie, d’aller faire quelques pas devant la porte de Brandebourg, à Berlin, illuminée aux couleurs du drapeau ukrainien. L’occasion de réaffirmer, une fois de plus, leur « plein soutien » à ce pays en guerre.

« J’apprends les accusations contre Taha Bouhafs. La parole des femmes doit être entendue sérieusement »

Jean-Luc Mélenchon, mercredi 11 mai, sur Twitter.

Taha Bouhafs avait lui-même présenté les raisons de son renoncement à sa candidature aux élections législatives dans la 14e circonscription du Rhône, à Vénissieux. Le militant antiraciste et journaliste de 25 ans, investi par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), estimait être la cible d’une campagne de dénigrement et de harcèlement sur les réseaux sociaux et avait décidé de jeter l’éponge, dans la nuit du 9 au 10 mai.

Mais l’affaire a connu un rebondissement, mercredi 11 mai. Selon une information révélée par BFM-TV et Mediapart, c’est un motif d’une tout autre nature qui a précipité le renoncement de M. Bouhafs. Le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise (LFI) a été saisi, samedi 7 mai, d’un « témoignage relatant des faits supposés de violences sexuelles reprochées à Taha Bouhafs », selon un communiqué publié par LFI, mercredi. Le parti « insoumis » ajoute que M. Bouhafs a été « confronté aux accusations dont il faisait l’objet lundi 9 mai » et que l’intéressé a retiré sa candidature « de lui-même », « avant même la fin de [la] procédure interne ».

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Aussitôt après le retrait de M. Bouhafs, Jean-Luc Mélenchon, relayé par de nombreux « insoumis », avait dénoncé « une meute [qui] s’est acharnée », avec « menaces de mort et des mises en cause publiques quotidiennes ». « Je m’en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire », avait-il ajouté. Dans un tweet posté mercredi après-midi, le leader « insoumis » a changé de ton : « J’apprends les accusations contre Taha Bouhafs. La parole des femmes doit être entendue sérieusement. Je compte sur la commission ad hoc de LFI pour établir la vérité. Cela n’exempte pas les racistes qui l’ont harcelé. »

L’investiture du jeune journaliste du Média et militant originaire d’Echirolles (Isère) par la Nupes était controversée, notamment par le secrétaire national du Parti communiste (PCF), Fabien Roussel, qui lui préférait celle de Michèle Picard, maire communiste de Vénissieux. Après le retrait de M. Bouhafs, c’est l’un des adjoints de Mme Picard à la mairie de Vénissieux, Idir Boumertit, qui a été investi officiellement par LFI.

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Archive du « Monde » du 26 mai 2017.

Il y a cinq ans, François Baroin effectuait une tournée en région Auvergne-Rhône-Alpes en tant que chef de file de campagne de la droite pour les élections législatives, passant également par Annecy ou Mions (Rhône) pour soutenir les candidats Les Républicains-UDI aux scrutins des 11 et 18 juin. Avec l’objectif d’obtenir une majorité absolue pour imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.

« Il sera très compliqué d’obtenir 289 députés », admettait un membre de l’équipe de campagne cité dans un article du Monde daté du 26 mai 2017. Conscient de la difficulté de sa tâche, M. Baroin tentait surtout d’obtenir le plus gros groupe possible dans la future Assemblée, afin que son camp soit incontournable dans le cas où le chef de l’Etat ne disposerait que d’une majorité relative.

Aussi, le maire de Troyes espérait dissuader les Français de voter en faveur des candidats La République en marche, qui bénéficiaient de la bienveillance d’une partie de son propre électorat. D’autant plus depuis qu’un premier ministre juppéiste, Edouard Philippe, menait la campagne législative du mouvement de M. Macron et que deux autres personnalités de droite – Bruno Le Maire et Gérald Darmanin – avaient été nommées à Bercy. « La marge de manœuvre restait ténue pour M. Baroin face à un chef de l’Etat au profil libéral en économie », notait le journaliste Alexandre Lemarié.

Le ton apaisé de François Baroin tranchait avec celui, résolument offensif, qu’avait employé Laurent Wauquiez lors de la réunion publique à Jonage (Rhône). Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes se positionnait en opposant résolu du pouvoir, dépeignant M. Macron comme « l’héritier de François Hollande » et « l’attrape-miettes de la politique française ».

Le représentant de l’aile droitière se posait en gardien du temple des Républicains, en fustigeant l’attitude des trois personnalités de droite entrées au gouvernement, ainsi que la centaine d’élus de droite et du centre, qui ont appelé à « répondre à la main tendue » par M. Macron. « Certains ont préféré se vendre plutôt que de rester fidèles à leurs idées », assenait M. Wauquiez. En décembre 2017, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes allait être largement élu président du parti Les Républicains dès le premier tour.

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Samedi 14 mai

Le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute samedi alors que persiste l’attente de la nomination du prochain premier ministre. Jean Castex devrait rester en poste au moins jusqu’à lundi.

Dimanche 15 mai

Le leader de La France insoumise et artisan de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), Jean-Luc Mélenchon, est invité de l’émission « Dimanche en politique » à partir de 12 h 10 sur France 3 et répondra aux questions du journaliste Francis Letellier.

Jean Castex a un dernier déplacement à son agenda avant de quitter Matignon : conduire la délégation française pour la canonisation, dimanche au Vatican, de l’explorateur puis ermite Charles de Foucauld.

« Pour un ministère de la mer à la hauteur de la transition écologique ! »

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Nupes : tout comprendre à l’accord de la gauche

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