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logo samedi 16 avril 2022
L’envolée des matières premières
Wheat field under cloudy blue sky in Ukraine

La guerre en Ukraine a accéléré la hausse des prix de l’énergie, des denrées alimentaires et de certains métaux. Mais cette volatilité doit plus au fonctionnement des marchés qu’aux risques de pénurie.

« L’augmentation des prix va avoir des conséquences fortes et durables pour de nombreux pays », estime l’économiste Mathieu Couttenier. Il décrit le cercle vicieux liant l’augmentation des prix des matières premières à l’aggravation de la violence politique, notamment en Afrique.

Selon l’expert Didier Julienne, « dans une guerre, il n’y a plus de grands métaux abondants ou de petits métaux critiques, puisque tous sont stratégiques ». Il pointe l’incapacité des pouvoirs publics à concevoir une politique de souveraineté minière et métallurgique, au-delà des risques actuels, plus spéculatifs que réels.

« La volatilité des prix agricoles n’est pas une fatalité, elle est un choix économique », constate la chercheuse Laurence Roudart. Elle montre que ce n’est pas la quantité de produits disponibles mais leur accès à travers des marchés dérégulés qui pose problème.

Contrer la crise alimentaire passe par la revalorisation des productions vivrières, l’organisation des marchés locaux et l’agroécologie, affirment les dirigeants de l’ONG de développement Agrisud International, or « le chacun pour soi risque de prévaloir ».

Enfin, pour le financier Maxim Manturov, « la crise alimentaire va à nouveau soulever la question de l’autonomie agricole de l’Europe ». Il prévoit une envolée durable des prix et des actions des entreprises de l’agroalimentaire.

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Michel-Pierre CHELINI , historien et economiste , à Paris

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