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logo samedi 6 novembre 2021
Faut-il avoir peur de la hausse des prix ?
FILE PHOTO: An employee updates fuel price signs at a petrol station in Nice, France, October 13, 2021. REUTERS/Eric Gaillard/File Photo

Le pouvoir d’achat s’est hissé au sommet des préoccupations des Français confrontés à l’envolée des prix de l’énergie et de certains produits, conséquence des goulets d’étranglement de la reprise post-Covid.

« L’inflation n’est pas une affaire de saints et de damnés, mais de gagnants et de perdants », note l’économiste Antoine Levy. Qu’elle soit souhaitable ou non, la hausse des prix entraîne avant tout une forme de redistribution différente des revenus, qui réoriente les comportements des agents économiques.

Pour l’économiste Agnès Benassy-Quéré, « chacun fait sa propre expérience des prix ». La notion de hausse des prix prend des sens différents selon que l’on parle de la consommation des ménages, des prix relatifs entre entreprises et pays ou de la « cible d’inflation » des banques centrales, explique-t-elle.

Depuis le milieu du XXe siècle, l’explication de la formation des prix par la théorie de l’équilibre des marchés se délite face aux réalités psychologiques et institutionnelles du comportement des agents économiques. « Nous sommes orphelins d’un modèle rigoureux de détermination des prix », analyse l’économiste Pierre-Noël Giraud.

« Les indices et indicateurs économiques s’éloignent de plus en plus de la réalité », constate, quant à lui, l’économiste Pascal de Lima. Partant de l’écart entre les indices de prix, réputés stables, et le ressenti des Français, il remarque que le pouvoir d’achat est devenu une catégorie statistique dépassée.

« Les chaînes de valeur mondiales resteront durablement perturbées », estime Elvire Régnier Lussier, directrice des achats. Alors que la pandémie de Covid-19 continue de peser sur le commerce mondial, l’inversion du rapport de force entre les entreprises et leurs fournisseurs, responsable de la hausse des coûts, pourrait devenir durable.

« En 2022, nous risquons d’entrer dans une période de forte incertitude avec un mur d’inflation et une croissance en baisse », affirme l’économiste Laurence Daziano. En parfaite conformité avec les théories libérales de Milton Friedman, elle pointe la montée d’un risque inflationniste croissant qui menace les économies occidentales, dont la France.

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