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Brexit : à quoi joue Boris Johnson ? | Inspiré au départ par une hostilité, héritée de MargaretThatcher, à la « bureaucratie » européenne, le projet ultralibéral du Brexit s’est transformé, au gré des oscillations politiques du premier ministre Boris Johnson, en souverainisme économique, analogue à celui de bien des pays européens. L’universitaire belge Philippe Van Parijs estime que l’Union européenne doit refuser que le Royaume-Uni recoure à une concurrence fiscale agressive ou à une politique d’immigration prédatrice. « Il faut empêcher le Royaume-Uni de saboter le projet européen », demande-t-il. Selon l’économiste Stéphane Madaule, « Boris Johnson pense qu’il a davantage à gagner à un “no deal” qu’à un accord avec l’Union européenne ». Sans accord sur le Brexit, l’Angleterre deviendrait un sérieux concurrent aux portes mêmes de l’UE. Mais pour la chercheuse anglaise Jill Rutter, « Londres voit plutôt le Brexit comme un moyen de relancer l’économie britannique sans que Bruxelles se mette en travers du chemin ». Les orientations du gouvernement Johnson ressemblent en fait à celles de l’« Etat entrepreneur » singapourien, un Etat-stratège qui cherche à aider ses entreprises. Quant aux politistes britanniques Anand Menon et Jonathan Portes, ils rappellent que « l’Etat britannique reste sans conteste un Etat de type européen ». Ils défendent l’idée que le Royaume-Uni se situe dans l’Europe à l’évidence, à cause de la géographie et de l’histoire, mais aussi en raison de liens économiques et culturels forts. | |
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Chronique Jézabel Couppey-Soubeyran : « La crise sanitaire est-elle gérée avec les bons instruments ? » | | Jézabel Couppey-Soubeyran Université Paris-I, Ecole d’économie de Paris | |
Chronique « Entre lampe à huile et chemins de fer, une histoire des techniques falsifiée a la cote au gouvernement » | | Jean-Baptiste Fressoz Historien, chercheur au CNRS | |
Chronique « En matière sociale, le monde d’après ressemble soudainement trop crûment à celui d’avant » | | Audrey Tonnelier | |
Chronique Face à la Chine, un Occident impuissant | | Frédéric Lemaître Pékin, correspondant | |
Chronique « L’approche nationaliste et mercantiliste des Etats-Unis a encore de beaux jours devant elle » | | Stéphane Lauer | |
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Les cadres sur les réseaux sociaux : « Entre flagornerie individualisée et “lèche-bottes” institutionalisé » L’ethnologue et consultant Laurent Assouly expose les résultats d’une enquête sur l’utilisation des réseaux sociaux professionnels, tels que LinkedIn, par les cadres d’entreprise. | |
Christelle Maintenant et Antoine Rémond : « L’expérience du confinement a montré les limites du cadre juridique du télétravail » Deux experts des relations sociales suggèrent de négocier au sein des entreprises des accords fixant, à la lumière du confinement, de nouvelles règles en matière de télétravail. | |
Mickaël Lavaine : « Le recul de l’Etat n’existe pas », l’action publique se transforme Le juriste affirme la nécessité de dépasser l’opposition traditionnelle entre Etat et marché, pour s’intéresser à l’imbrication de plus en plus opaque entre ces deux formes de gouvernance économique. | |
Routes nationales : « La privatisation d’une partie de l’espace public constitue une régression politique » Pour Bernard Lamizet, ancien professeur de sciences de l’information, la privatisation de routes nationales constitue une confiscation de l’espace public. | |
Déploiement de la 5G : « Il faut se réapproprier les usages de la technologie » Le professeur d’informatique Marceau Coupechoux observe que derrière les questions techniques autour de la 5G, il y a un défi à relever : reprendre le contrôle démocratique de technologies laissées à la merci du marché et des rivalités géopolitiques. | |
Marc Hatzfeld : « Le progrès financier aveugle invente des objets technologiques qui ne contribuent guère à l’épanouissement de l’espèce humaine » L’anthropologue rappelle que Robert Musil mettait en garde contre « la bêtise intelligente », « apanage de ceux qui se croient tellement malins qu’ils s’épargnent l’embarras de douter de ce qu’ils ont appris et cru comprendre ». | |
Territoire zéro chômeur : « Procéder à une extension prudente de l’expérimentation à un nombre limité de territoires préparés » L’économiste Olivier Bouba-Olga, qui préside le comité d’évaluation de ce programme de lutte contre le chômage, expose les principaux résultats, nuancés, des travaux du comité. | |
Territoire zéro chômeur : « De profondes erreurs de conception, qui vont bien au-delà des calculs erronés » L’économiste Pierre Cahuc dénonce les arguments des promoteurs en faveur de l’extension du dispositif de lutte contre le chômage, actuellement en discussion au Parlement | |