Voir dans un navigateur
Pour être sûr(e) de recevoir la newsletter, ajoutez lemonde@info.lemonde.fr à votre carnet d'adresses.
logo samedi 11 juillet 2020
Changement climatique : affronter l’effondrement
FILE PHOTO: People hold a banner during a protest march to call for action against climate change, as the spread of the coronavirus disease (COVID-19) continues, in Vienna, Austria, June 26, 2020. REUTERS/Leonhard Foeger/File Photo

Comment vivre sur une planète à + 2, + 3, + 4 degrés ? Le cadre des décisions économiques, stratégiques, politiques et sociales doit être repensé à l’aune des nouveaux risques.

« De l’insouciance généralisée, nous passons à l’angoisse mortifère », constate l’économiste Pierre-Noël Giraud, qui appelle Etats et grandes entreprises à adopter une nouvelle culture du risque, à double détente : l’une pour le long terme, l’autre face à la survenue des crises. Selon l’ingénieur et économiste Michel Lepetit, comme « l’inflexion de la trajectoire planétaire en matière d’émissions de CO2 se fait toujours attendre », ce sont désormais à des scénarios de chaos qu’il faut s’attendre.

Comme « la transition vers une économie sobre en carbone a un coût social », estime l’économiste Aurélie Méjean, il convient de compenser les effets négatifs d’une taxation des émissions de CO2 sur les faibles revenus. Pour dépasser leur inertie naturelle face au changement de modèle économique qu’exige la crise climatique, « les entreprises ont un rôle primordial à jouer dans cette course contre la montre », alerte de son côté la professeure de management Anne-Lorène Vernay.

« Comment calcule-t-on le montant à provisionner pour couvrir un risque ? », se demande le spécialiste de la finance Paul Jorion. Assureurs et gestionnaires de risque se trouvent démunis pour calculer la couverture des effets du réchauffement climatique. « Le lien entre les modèles climatiques et les valeurs des actifs des entreprises est complexe à établir », renchérissent le professeur de sciences de gestion Franck Bancel, et Henri Philippe, consultant en gestion.

Pour les trois économistes Denis Ferrand, Christian Schmidt et Philippe Trainar, « le coronavirus illustre le phénomène social de l’expansion de l’univers des risques ». Ce virus fait rentrer l’économie et la société dans l’ère d’une incertitude prolongée.

Enfin, l’économiste Havard Halland, de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), observe que la taxe carbone aux frontières pourrait, paradoxalement, favoriser le développement économique des pays producteurs de pétrole, car « ils disposent des plus riches viviers de ressources en énergie solaire du monde » et des moyens financiers de les valoriser.

Chronique

icon abonnéThomas Piketty : « Reconstruire l’internationalisme avec un modèle de développement coopératif fondé sur la justice économique et climatique »

Thomas Piketty

Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Ecole d’économie de Paris

Entretien

icon abonnéJean-Pierre Dupuy : « Si nous sommes la seule cause des maux qui nous frappent, alors notre responsabilité devient démesurée »

Propos recueillis par Antoine Reverchon

Chronique

icon abonnéL’écologie face au piège de la décroissance

Stéphane Lauer

Chronique

icon abonnéLuckin, la potion amère des Bourses américaines

Simon Leplâtre

Shanghaï, correspondance

Chronique

icon abonné« Tous les chemins mènent à Amazon, mais pas forcément au succès »

Philippe Escande

icon abonné Laurent Berger et Louis Gallois : « L’emploi solidaire apporte une solution au chômage de longue durée »

Avec de nombreux outils, comme l’insertion par l’activité économique ou le dispositif expérimental Territoires zéro chômeur de longue durée, l’emploi solidaire permet de sortir de la crise économique, rappellent le secrétaire général de la CFDT et le président de la FAS.

icon abonné Europe : « La BCE doit affirmer son indépendance face aux marchés avec des outils plus directs pour ne pas répéter les erreurs passées »

L’économiste Michael Vincent analyse les influences réelles que les banques et les marchés font peser sur la politique monétaire, qui doit pourtant être conduite, de manière indépendante, par la Banque centrale européenne.

icon abonné Alexandre Sokic et Mihai Mutascu : « Quand on parle de monétisation de la dette, il faut bien distinguer base monétaire et masse monétaire »

Les deux économistes montrent que la création monétaire massive des banques centrales n’a que faiblement amplifié la masse monétaire en circulation, et encore moins la hausse des prix.

icon abonné Dominique Bussereau : « Il est indispensable de revoir notre façon de “penser” le train de proximité »

Le président de l’Assemblée des départements de France, qui fut à deux reprises secrétaire d’Etat aux transports, invite l’Etat et la SNCF à réinventer un service public au niveau des régions, en s’inspirant de l’exemple allemand.

icon abonné Législation sur le numérique : « Les plates-formes doivent s’acquitter de leurs obligations de coopération et de transparence »

L’action concertée d’autorités européennes indépendantes doit permettre de tenir l’équilibre entre respect des lois et liberté d’expression, affirment Roch-Olivier Maistre, président du CSA, et son homologue allemand, Tobias Schmid.

icon abonné Bruno Alomar : « Pour être efficace, la relance économique doit être sélective »

Pour conjurer la crise due au Covid-19, l’économiste préconise que les pouvoirs publics en France concentrent leurs efforts sur deux secteurs : les services à l’environnement et la défense, qui joue un rôle majeur en matière d’innovations.

icon abonné Convention citoyenne : « Et si la société civile était l’investissement prioritaire de l’après-crise ? »

Actuelle membre du Cese, qui doit être bientôt transformé en « Conseil de la participation citoyenne », Marie-Béatrice Levaux plaide pour faire converger démocratie représentative et démocratie participative.

icon abonné Michael Troege : « Les entrepreneurs eux-mêmes limitent volontairement le recours aux emprunts »

Le professeur de finance propose des pistes pour surmonter le refus des entrepreneurs d’emprunter, malgré les aides et les garanties de l’Etat. Il observe de plus que les PME sont réticentes à demander des prêts, même si elles ont un besoin urgent de financement.