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logo samedi 2 mai 2020
Bonjour, bienvenue dans votre rendez-vous hebdomadaire avec les débats de l’économie
Peut-on assurer la pandémie ?

Les compagnies d’assurance sont montrées du doigt pour leur réticence à couvrir les dommages occasionnés par l’épidémie due au coronavirus, mais comment anticiper un monde de méga risques ?

Selon le sociologue Gilles Laferté, « le capitalisme s’est convaincu qu’il pouvait réduire l’incertitude radicale du monde » et par conséquent l’imprévoyance face à la pandémie est le reflet d’une incapacité à imaginer un futur de risques incontrôlables. Jérôme Bergé, gestionnaire de risques, voit, quant à lui, dans la pandémie l’opportunité d’organiser enfin un système de couverture de l’ensemble des risques globaux. « Les assureurs doivent préparer notre futur », poursuit-il.

« Nous sommes en présence d’un risque d’assurance à dimension systémique », note l’économiste Pierre Picard, mais selon son analyse, la profondeur et la sophistication des instruments financiers peuvent être à même de couvrir les effets de la pandémie, sans passer par l’Etat et le contribuable.

Prenant le soin de décrire le cadre juridique dans lequel les assureurs peuvent, ou non, offrir une couverture face au risque de pandémie, l’avocate Cécile Létang considère, de son côté, que « les assureurs ne pourront pas être les seuls débiteurs ». Pour Olivier Moustacakis, cofondateur du site Assurland.com, « le risque épidémique est impossible à assurer ». Dans ces conditions, il doute de la possibilité de créer un fonds d’assurance sur le modèle de celui qui couvre les Français contre les catastrophes naturelles.

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Patrick Artus : « Le problème de l’assurance contre la perte de revenu est repoussé d’un niveau »

Patrick Artus

Le Cercle des Economistes, économiste à Natixis

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Chronique

« Ni les crises financières, ni les guerres, ni les épidémies n’ont infléchi la dynamique d’accumulation matérielle du monde »

Jean-Baptiste Fressoz

Historien, chercheur au CNRS

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Les consultants Joël Hazan, Pierre-François Marteau et Benjamin Fassenot craignent que la peur de la contagion et la baisse des budgets publics ne fassent délaisser transports en commun et « mobilité douce ».

Miquel Oliu-Barton et Bary Pradelski : « Il faut une méthode de déconfinement efficace et sécurisée »

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