Quand Baudelaire déplorait que « la forme d’une ville change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel », il ne pensait pas à l’Afrique et à sa frénésie urbaine, pour qui, un siècle et demi plus tard, ces lignes semblent pourtant avoir été façonnées. Sur ce continent, qui d’ici une génération aura multiplié par deux sa population et abritera 2,5 milliards d’habitants, les villes se forment et se déforment au gré du temps, sans que jamais leur croissance ne connaisse de trêve. Il y a cinquante ans, un Africain sur cinq vivait en ville. C’est aujourd’hui le cas de la moitié d’entre eux. Et demain l’Afrique sera plus urbaine encore, puisque 70 % de sa croissance démographique y sera absorbée par les villes. Adduction d’eau, d’électricité, accès à un réseau Internet et traitement des déchets, création de routes et de rues… L’intendance doit suivre. Il y va de l’avenir du continent africain et, par ricochets, de l’Europe, tant la déstabilisation du premier menace l’équilibre de la seconde. Pour permettre le développement des populations locales, il faudra un urbanisme maîtrisé, au sein de villes moyennes capables de promouvoir un art de vivre à l’africaine. Lire l’article et Regarder les émissions |