Elles s’appellent bizh (golfe du Morbihan), cairn (Isère), cigogne (moitié sud de l’Alsace), eusko (Pays basque), gentiane (bassin annécien) ou encore stück (Bas-Rhin)… Leurs appellations poétiques dessinent une carte de France à la Prévert. A ce jour, 82 monnaies locales sont référencées dans l’Hexagone. A Lyon, elle se nomme gonette, féminin de gones (enfants, en lyonnais). Cette monnaie compte 1 500 utilisateurs répartis dans le bassin de vie, défini par l’Insee, qui va du nord de l’Isère au sud de l’Ain.

La crise sanitaire provoque un regain d’intérêt pour les circuits courts et démocratiques. Signe des temps, les nouveaux élus de la métropole de Lyon, présidée par Bruno Bernard (EELV), vont pouvoir percevoir leurs indemnités en gonettes, s’ils sont volontaires. Du jamais-vu de mémoire d’élu local. Le sujet est programmé à la prochaine commission permanente de la métropole du Grand Lyon, début mars. Certains élus aimeraient même élargir la gonette aux salaires des agents métropolitains. Autre signe d’intérêt : les ­inscriptions aux formations sur les enjeux monétaires proposées par l’association La Gonette – qui porte cette monnaie locale – ont triplé en un an, atteignant une quarantaine par ­session mensuelle.

Dans un mouvement qui fait écho au succès des marches pour le climat, une génération s’est emparée de la gonette pour inventer une nouvelle manière de consommer. Lire l’article.