| Édition du mardi 21 juin 2022 | | Comment faire face au défi climatique : retrouvez, le mardi à midi, la sélection d’articles de la rédaction du Monde. | | Par Nabil Wakim Journaliste au Monde | | Après la canicule, préparer la chaleur inhumaine | Le changement climatique va nous obliger à changer beaucoup de choses, mais on ne savait pas que ça allait aussi concerner les proverbes. « Après la pluie, le beau temps » semble assez peu approprié après une canicule aussi extrême que celle que nous venons de vivre. Peut-être faudra-t-il inventer autre chose ? « Après la canicule, l’orage », n’est pas une maxime très réjouissante. En attendant mieux, on peut au moins tenter, après la canicule, de réfléchir à comment se préparer à vivre dans un monde qui se réchauffe. 1 - Repenser les villes. Les derniers jours ont été éprouvants dans beaucoup de villes étouffées par la chaleur, et pour cause : royaumes du béton et de la voiture, beaucoup de villes françaises ne sont pas prêtes, comme l’explique bien la géographe Magali Reghezza dans cet entretien. Des efforts commencent à être faits, racontent mes collègues Emeline Cazi et Audrey Garric, qui soulignent le besoin d’arbres et d’eau, mais de manière intelligente et rationnelle. Le service vidéo du Monde explique très bien tout ça sur ce lien que je vous recommande. 2 - Transformer les métiers. Dans une France plus chaude, les conditions de travail des agriculteurs vont changer, note ma collègue Laurence Girard : céréaliers, éleveurs et maraîchers doivent repenser leurs modes de production. Un chiffre : l’irrigation absorbe près de 50 % de l’eau consommée en France. Mais ce changement concerne aussi tous ceux et celles qui travaillent dehors : les travaux ne pourront plus avoir lieu l’été dans le BTP, les cours d’école vont devoir être repensées, les pompiers doivent se préparer aux feux dans la partie nord de la France. 3 - Isoler les logements. C’est le sujet le plus consensuel et sur lequel la France n’arrive pas à avancer : il est urgent d’isoler mieux les logements individuels, notamment ceux situés au nord de la Loire, qui n’ont pas été conçus pour des chaleurs aussi intenses (comme en témoigne ce reportage en Bretagne de notre correspondant à Rennes Benjamin Keltz). Cet article date d’il y a deux ans mais il explique bien pourquoi ce chantier - essentiel à la fois pour s’adapter mais aussi pour lutter contre le changement climatique - n’avance pas. 4 - Gare aux fausses solutions. Se ruer sur les climatiseurs est probablement la plus mauvaise idée que l’on puisse avoir. Si elle nous rafraîchit à court terme, la « clim » participe à réchauffer la planète à cause notamment de sa forte consommation d’énergie. Voici ici quelques conseils pour réduire la température chez soi sans climatisation. Attention aussi aux retenues d’eau pour l’irrigation, même petites, qui entravent les rivières et les fleuves et peuvent avoir des conséquences désastreuses. Je vous recommande ce reportage en Ardèche édifiant sur ce sujet. Vous pouvez continuer à m’écrire à l’adresse chaleurhumaine@lemonde.fr. Un prochain épisode du podcast sera consacré à comment lutter contre la sécheresse en particulier. | |
LE PODCAST DE LA SEMAINE | podcast | Chaleur humaine | Climat : comment ne pas déprimer ? | Quel est l’impact du changement climatique sur notre bien-être et notre santé mentale ? La pédopsychiatre Laélia Benoît est l’invitée du nouvel épisode de notre podcast « Chaleur humaine », consacré à l’écoanxiété. | | | L’angoisse face au changement climatique porte un nom : l’écoanxiété. Elle concerne en France près de 80 % des jeunes et de très nombreux adultes. Comment faire pour ne pas être dévoré par cette inquiétude ? Pour ne pas paniquer en regardant sur Instagram la forêt amazonienne qui brûle et les koalas australiens qui meurent ? Comment ne pas sombrer dans la dépression alors que les choses n’avancent pas assez vite ? Nabil Wakim reçoit cette semaine Laélia Benoît, pédopsychiatre et chercheuse à l’université Yale (Connecticut) et à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Elle mène, en ce moment, une vaste étude sur l’impact du changement climatique sur le bien-être et la santé mentale des enfants et des adolescents pour la Fondation Jasmin Roy-Sophie Desmarais (Québec). Un épisode produit par Adèle Ponticelli, réalisé par Amandine Robillard, qui a également composé la musique originale. « Chaleur humaine » est un podcast hebdomadaire de réflexion et de débat sur les manières de faire face au défi climatique. Ecoutez gratuitement chaque mardi un nouvel épisode, sur Lemonde.fr, Apple Podcast, Acast ou Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes. « Chaleur humaine » est aussi une newsletter. Inscrivez-vous pour recevoir chaque mardi à midi notre sélection d’articles : Vous pouvez écrire à Nabil Wakim à l’adresse chaleurhumaine@lemonde.fr. | Retrouver tous les épisodes | |
L'ARTICLE DE LA SEMAINE | | MARCUS MØLLER BITSCH | Crise environnementale : « Notre matériau neuronal nous fait repousser l’idée de s’autolimiter » Elisabeth Berthou, Journaliste au Monde Article réservé aux abonnés Entretien|Dans deux livres parus presque simultanément, le chercheur en psychologie cognitive Thierry Ripoll et le neurobiologiste Sébastien Bohler avancent une même thèse : l’insatiable soif de croissance de l’humanité et la crise globale qui en découle seraient la conséquence de notre « câblage » cérébral. Entretien croisé. Pour la première fois de son histoire, l’espèce humaine doit faire face à une urgence existentielle : trouver les conditions pour éviter que la planète devienne invivable. Spécialistes des processus cognitifs, Sébastien Bohler, neurobiologiste, rédacteur en chef de Cerveau & psycho, auteur de Human Psycho. Comment l’humanité est devenue l’espèce la plus dangereuse de la planète (Bouquins, 280 pages, 19 euros), et Thierry Ripoll, chercheur en psychologie cognitive, auteur de Pourquoi détruit-on la planète ? Le cerveau d’Homo sapiens est-il capable de préserver la Terre ? (Le Bord de l’eau, 240 pages, 20 euros), croisent leurs analyses sur les déterminismes biologiques qui ont poussé l’humanité dans une course vers la catastrophe. | Lire la suite | | |
A LIRE CETTE SEMAINE Enquête Avec l’urgence climatique, des « ruptures » plus politiques chez les jeunes diplômés Beaucoup revendiquent une vie plus compatible avec les enjeux écologiques et sociaux, et mettent en scène leur choix d’un métier « porteur de sens ». Margherita Nasi, Journaliste pour Le Monde Lire la suite | Factuel Malgré une croissance record des renouvelables, « la transition énergétique n’a pas lieu », relève un nouveau rapport Les fossiles continuent de dominer largement le secteur de l’énergie, en dépit de la hausse inédite des capacités de production de l’éolien et du solaire. Perrine Mouterde, Journaliste pour Le Monde Lire la suite | Factuel Les négociations climatiques de Bonn au point mort, sur fond de divorce Nord-Sud Les intersessions, qui devaient préparer la COP27, n’ont débouché sur aucune avancée notable sur la réduction des émissions, les financements, l’adaptation ou les pertes et dommages Audrey Garric, Journaliste pour Le Monde Lire la suite | Décryptages Le gaz africain, une alternative aux importations russes pour les Européens ? Le plan de la Commission européenne REPowerEU, adopté le 19 mai, dessine d’évidentes opportunités pour un continent qui assurait jusqu’ici à l’Europe un peu plus de 10 % de sa consommation gazière. Cyril Bensimon, Journaliste pour Le Monde Lire la suite | | | | | |